Les terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône) sont restés bloqués mardi, au neuvième jour d'une grève de leurs agents, tandis que la Corse consommait ses dernières gouttes de gasoil dans l'attente d'un ravitaillement au plus tôt jeudi soir.
Le mouvement d'arrêt de travail, lancé par la CGT le 27 septembre pour protester contre la mise sur pied d'une filiale pour gérer ces terminaux pétroliers dans le cadre de la réforme portuaire, a été reconduit lundi.
Quatre navires chimiquiers, huit gaziers, 15 chargés de pétrole brut et 15 de produits raffinés étaient en rade dans le golfe de Fos mardi matin, avec deux péniches en poste d'attente soit au total 44 navires en attente, selon a direction du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM).
Face à ce mouvement qui s'installe dans le temps, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a regretté mardi les conséquences sérieuses de cette grève pour l'économie, tout en réaffirmant que la réforme portuaire serait menée à son terme.
"Ce qui se passe à Marseille actuellement se fait naturellement au bénéfice des ports italiens, espagnols, marocains, et la perte de trafic à Marseille est naturellement grave pour toute l'économie de notre pays et l'économie de Marseille en particulier", a-t-il affirmé.
"Si on veut tuer le port de Marseille, on ne s'y prendra pas autrement", a ajouté M. Bussereau à l'Assemblée nationale, en réponse à une question du député (UMP) Sauveur Gandolfi-Scheit.
La Corse, qui espérait être réapprovisionnée en gasoil mercredi, devra finalement attendre au plus tôt jeudi soir, le navire envoyé spécialement en Sardaigne n'ayant pu accoster au terminal pétrolier sarde en raison des conditions météorologiques, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Mardi il était presque impossible pour les particuliers et les professionnels de l'île de se ravitailler en gasoil, les stations-services étant presque toutes à sec (8 sur 9 interrogées par l'AFP à Ajaccio).
Le bateau affrété par les compagnies pétrolières pour se fournir en gasoil en Sardaigne "n'a pas pu se présenter au chargement en raison d'une forte houle dans le port", a indiqué à l'AFP le directeur de cabinet de la préfecture de Corse, Pierre Molager.
Le navire devrait obtenir une place à quai pour chargement mardi soir ou mercredi matin. Environ 36 heures de navigation sont nécessaires à ce bateau, Le Clara, pour relier le terminal pétrolier de Cagliari, à l'extrême sud de la Sardaigne, au port d'Ajaccio.
Le réapprovisionnement des dépôts pétroliers de la Corse en gasoil devrait donc intervenir au plus tôt à partir de jeudi soir.
"Nous sommes toujours capables de fournir du carburant aux services prioritaires", a néanmoins tenu à préciser M. Molager.
Dans le port de Marseille, le travail a en revanche repris lundi sur les autres bassins (dévolus au trafic de marchandises et au transport de passagers) après un week-end de grève à l'appel de la Fédération nationale CGT des Ports et Docks sur le thème de la pénibilité et des retraites. Un navire de croisière a toutefois annulé une escale prévue mardi à Marseille "en raison du climat social", selon le port de Marseille.
Une reprise nuancée par M. Bussereau qui a indiqué que, pour le trafic de conteneurs, "nous avons des informations pour la fin de la semaine laissant entendre que le mouvement pourrait reprendre".