En annonçant la reprise des rachats d'action, Chevron (+ 1,82% à 82,82 dollars) confirme le renouveau des compagnies pétrolières. Certes, le prix du baril est encore loin d'atteindre les prix stratosphériques de l'été 2008, la demande peine à rebondir et les investissements susceptibles d'augmenter les réserves sont de plus en plus coûteux. Mais tout de même. A 80 dollars, le baril a plus que doublé depuis son plus bas de 2009. Et les analystes anticipent une reprise progressive des cours dans le sillage de la longue convalescence de l'économie mondiale.
De plus, la réduction des investissements ces dernières années et les restructurations dans le raffinage ont sensiblement conforté le profil financier des majors américaines et européennes, excepté BP bien s-r...
Dans ce cadre, la décision de Chevron est un signal positif. La deuxième compagnie américaine derrière ExxonMobil va dépenser entre 500 et 1 milliard de dollars par trimestre en rachats d'action. L'objectif : augmenter le retour à l'actionnaire en appréciant mécaniquement le bénéfice net par action et le rendement du titre.
Dans une période encore relativement incertaine (la reprise reste molle aux Etats-Unis, premier consommateur de pétrole au monde), Chevron préfère donc fidéliser ses actionnaires plutôt que d'augmenter son volume d'investissement pour soutenir sa production.
Mais il vrai que Chevron ne semble pas, à raison, perturbé par son niveau de production. En juillet dernier, le géant américain a en effet publié un bénéfice trimestriel triplé en glissement annuel à la faveur d'une hausse de la production. Chevron a dégagé un bénéfice de 5,4 milliards de dollars, ou 2,70 dollars par action, contre 1,75 milliard, ou 87 cents par titre, un an auparavant.
Enfin, cette décision semble montrer que Chevron n'est pas intéressé par les actifs non stratégiques que cherchent à céder BP pour se remettre de la marée noire du Golfe du Mexique.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.