Le premier groupe pétrolier espagnol Repsol a annoncé vendredi la vente de 40% de sa branche brésilienne au premier raffineur chinois Sinopec, pour 7,1 milliards de dollars (5,2 mds EUR), une opération stratégique pour mieux profiter des précieux gisements découverts dans le pays.
A la Bourse de Madrid cette annonce a fait bondir les titres de Repsol, qui grimpait de 5,48% à 19,93 euros à 10H55 (08H55 GMT), et de Sacyr, premier actionnaire de Repsol avec une part de 20%, qui prenait 12,89% à 4,956 euros. A Lisbonne, le pétrolier Galp Energia profitait lui aussi de la nouvelle, gagnant 5,06% à 13,3 euros, la transaction valorisant ses importants actifs au Brésil.
La prise de participation du groupe chinois se fera à travers une augmentation de capital de la filiale brésilienne réservée à Sinopec, explique Repsol dans un communiqué.
"L'apport de fonds (...) permettra à la compagnie de faire face aux investissements nécessaires pour le développement complet de ses actifs brésiliens", notamment ceux des gisements de Guara et Carioca, qui font partie selon Repsol des "plus grands gisements découverts au monde".
Grâce à cette augmentation de capital, Repsol Brasil, dont Repsol gardera 60%, deviendra "une des entreprises énergétiques privées les plus importantes d'Amérique Latine", avec une valorisation de 17,8 milliards de dollars (13 milliards d'euros).
Repsol YPF, groupe hispano-argentin, considère le Brésil comme un des axes les plus importants de sa stratégie et est bien implanté au large des côtes brésiliennes, où les découvertes en eaux très profondes se sont multipliées récemment, représentant selon le groupe espagnol "une des plus grandes régions de croissance des réserves en hydrocarbures au monde".
"Repsol et Sinopec continueront leurs plans d'expansion au Brésil et participeront, conjointement ou séparément, aux prochains appels d'offres du pays", précise le communiqué.
Cet accord doit encore être soumis aux autorités de la concurrence.
Signe du fort potentiel des gisements dans ce pays, le groupe pétrolier brésilien Petrobas a annoncé jeudi avoir levé 67,7 milliards de dollars sur les marchés, dans le cadre d'une augmentation de capital géante, la plus importante jamais réalisée par une société cotée en chiffres absolus.
Cela lui permettra de financer son plan pour exploiter les gisements en eaux très profondes, dont l'importance pourrait faire du Brésil l'un des grands pays exportateurs de brut.
Le groupe public Sinopec, premier raffineur de Chine, cherche quant à lui à investir à l'étranger dans le domaine pétrolier ou gazier afin de faire face à la demande croissante de la Chine, qui est désormais le deuxième consommateur d'énergie au monde.
Ces derniers mois, il a ainsi investi en Angola et au Canada, et étudie un projet de complexe pétrochimique à Singapour. Il a aussi noué un accord avec Petrobras pour l'exploitation de deux gisements de pétrole et gaz naturel au Brésil.
Son bénéfice a plus que doublé l'an dernier (+116,5%) à 61,8 milliards de yuans (6,7 milliards d'euros), grâce à la hausse des prix des produits raffinés et de la demande.