GDF Suez est devenu actionnaire à 100% de Gaselys en vue de créer un leader européen du trading d'énergie. Le groupe d'énergie a procédé, le 30 septembre, au rachat des parts de Société Générale dans Gaselys (49 %), société de trading d'énergie créée conjointement par les deux groupes en 2001. Gaselys devient ainsi une filiale à 100% de GDF Suez, avec l'aval des autorités européennes de la concurrence.
Le géant français a rappelé que cette opération s'inscrivait dans le cadre de son projet de donner naissance en 2011 à un leader européen du trading, combinant produits physiques et financiers sur l'ensemble du complexe énergétique : gaz naturel, électricité, pétrole et produits pétroliers, charbon, CO2.
GDF Suez poursuit à cet effet son projet d'unification des équipes de trading de Gaselys et d'Electrabel, aujourd'hui acteurs de premier plan sur les marchés européens du gaz et de l'électricité. La plateforme de trading unifiée conservera la double localisation actuelle, Paris et Bruxelles.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- GDF Suez est le premier opérateur gazier en France.
- Le rapprochement des activités non européennes avec celles d'International Power en fait également le plus grand exploitant de centrales électriques dans le monde, très implanté dans les zones en forte croissance (Moyen-Orient, Amérique latine, Asie). C'est aussi le deuxième producteur mondial d'électricité.
- La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaine énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats.
- Le groupe s'est fixé un plan d'investissements ambitieux, qu'il met méthodiquement en oeuvre.
- Le groupe bénéficie d'un bilan solide, qui le met à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, le point faible de beaucoup de ses concurrents.
- L'action offre un rendement élevé (environ 6%).
=/Les points faibles de la valeur/=
- Le groupe est très dépendant de son marché domestique.
- L'ENVIRONNEMENT va rester difficile cette année. En conséquence, les objectifs ambitieux qui avaient été fixés pour 2011, à savoir essentiellement un Ebitda de 17 à 18 milliards d'euros, ont été reportés.
- On assiste à une décorrélation nouvelle des prix du gaz et du pétrole : alors que les cours du pétrole sont remontés, les prix du gaz restent déprimés, du fait de la faiblesse de la demande et de la mise en service de nouvelles capacités de production.
- GDF Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents.
- Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français.
Comment suivre la valeur
- GDF Suez fait partie du secteur des « utilities », traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt.
- C'est une valeur considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique.
- Les performances de GDF Suez sont liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar.
- La formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez fait l'objet d'un audit régulier.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros.