Le projet de loi de réforme des retraites "va continuer d'évoluer mais il va être voté dans son équilibre actuel", affirme le ministre du Travail Eric Woerth dans une interview mercredi au quotidien gratuit Direct Matin.
Alors que le texte de la réforme est maintenant devant les sénateurs, le ministre réaffirme que le gouvernement ne touchera pas aux deux bornes d'âge (âge légal de départ à 62 ans et annulation de la décote à 67 ans) mais que des avancées sont encore possible, notamment pour les femmes et les handicapés.
"Sur le texte lui-même, il va continuer d'évoluer, mais il va être voté dans son équilibre actuel. C'est l'intérêt général", affirme-t-il.
"Revenir sur ce point remettrait considérablement en cause la réforme, car cela représente un tiers du rendement de la réforme en 2025, un quart en 2018", explique-t-il.
Sur la question de la retraite des femmes, un aspect que les sénateurs veulent améliorer, M. Woerth répète que la vraie question pour elles est l'égalité salariale.
"Le problème des femmes, ce n'est pas qu'elles manquent de trimestres, c'est qu'elles manquent de salaires!", souligne-t-il.
"Nous avons fait des propositions dans le texte, notamment pour pénaliser les entreprises qui ne feront aucun effort dans ce domaine. Il faut que nous en débattions avec les sénateurs", assure-t-il.
Sur les travailleurs handicapés, il indique que "seulement 1.000 d'entre eux bénéficient chaque année de la retraite anticipée à 55 ans".
"Les critères sont trop durs, il faut les assouplir" ajoute-t-il. "On est dans un dialogue intense avec le Sénat pour élargir ce droit".
Interrogé sur l'affaire Bettencourt il répond simplement: "Je suis un homme honnête. La vérité sortira, j'en suis convaincu".
Pour sa part, s'exprimant aussi sur les retraites dans le quotidien gratuit Metro, le secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron indique que les sénateurs veulent aussi améliorer le texte pour les chômeurs âgés.
"Il existe une allocation spécifique, l'AER (Allocation équivalent retraites) qui pourrait être ajustée pour tenir compte du nouvel âge de la retraite et éviter ainsi que ses bénéficiaires actuels basculent dans une situation de chômage non indemnisée", dit-il.