Nokia connaît un nouveau revers sur le front des smartphones, ce qui entraîne un repli de 1,91% à 7,72 euros du titre. Le plus important fabricant mondial de téléphone portable a annoncé le report du lancement du smartphone N8 de quelques semaines alors qu'il devait être lancé fin septembre. Ce nouveau retard dans le lancement de cet appareil s'expliquerait pour des raisons de logiciel. Le N8 le premier smartphone du finlandais équipé du nouveau système d'exploitation Symbian doit permettre à Nokia de regagner du terrain par rapport à Apple et à Research In Motion, le fabricant du BlackBerry.
Nokia est en effet distancé sur le segment des smartphones, et en particulier dans le haut de gamme, où les fabricants réalisent le plus de bénéfices. C'est ainsi qu'Apple peut gagner plus d'argent que le géant finlandais avec ses téléphones, même si sa production est bien moindre. Nokia a ainsi vendu plus de 110 millions d'appareils au deuxième trimestre selon Gartner contre seulement 8,7 millions pour son concurrent américain.
Pour Oddo, cette mauvaise nouvelle souligne les progrès modestes du fabricant de finlandais sur le logiciel, point clé désormais de la différentiation des terminaux. L'équipementier finlandais a d'ailleurs recruté Stephen Elop, un ancien de Microsoft, pour être son nouveau PDG.
Le succès d'Apple repose en effet sur la qualité de son « écosystème », c'est-à-dire de l'iPhone, de son système d'exploitation, mais également de son système de distribution iTunes qui dispose plus de 200 000 applications pour l'iPhone. La boutique en ligne de Nokia, Ovi, offre elle environ 6000 applications. Il est donc vital pour le finlandais d'offrir une meilleure expérience utilisateur s'il souhaite se battre à arme égal sur le segment très rentable du haut de gamme. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra redresser ses marges.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Si l'arrivée sur le marché des smartphones a représenté un tournant pour le secteur, une autre évolution importante se produit. Le segment des téléphones bas de gamme, destinés aux pays émergents, est pris d'assaut par les petits fabricants, essentiellement basés en Asie. Ils assoient peu à peu leurs positions, au détriment de géants tels que Nokia ou Samsung. Ainsi, depuis le premier trimestre 2010, l'hong-kongais G-Five, fait partie des dix premiers équipementiers mondiaux. Autre exemple : l'indien Micromax, qui développe des téléphones très bon marché et très simples. Il est devenu fin 2009 le troisième vendeur de téléphones mobiles sur son marché domestique, devançant désormais LG. De façon plus générale, les fabricants classés au-delà de la dixième place mondiale ont ensemble vendu 19,2% des téléphones mobiles dans le monde sur le premier trimestre 2010, contre 16,5% un an plus tôt. Conséquence : la part de marché cumulée des cinq plus gros fabricants (Nokia, Samsung, LG, RIM et Sony Ericsson) a chuté de 73,3% sur les trois premiers mois de 2009, à 70,7% sur la même période de 2010.