La secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano a dit vendredi que le débat sur les retraites au Sénat aboutirait seulement à des "aménagements à la marge", réfutant notamment l'hypothèse d'un assouplissement pour les mères d'au moins trois enfants.
Selon des informations de presse, certains sénateurs souhaiteraient modifier le projet de loi, afin de permettre à ces mères de partir à 65 ans avec une retraite complète et non pas à 67 ans, comme le prévoit la réforme.
"Il y aura un débat parlementaire avec des aménagements à la marge qui ne bousculeront pas l'équilibre financier de cette réforme", a répondu Mme Morano, interrogée sur cette éventualité sur RTL.
Au sujet de la retraite des femmes, "on fausse le débat complètement", a-t-elle enchaîné, affirmant que les femmes d'aujourd'hui n'ont pas des carrières aussi hachées qu'ont pu avoir leurs mères.
"Une femme qui a 55 ans en moyenne a la même durée d'assurance (de cotisation, ndlr) qu'un homme aujourd'hui. Celles qui ont 45 ans aujourd'hui auront une durée supérieure à celle des hommes", a-t-elle dit.
"C'est-à-dire que le vrai débat, il ne porte pas sur le calcul des trimestres, comme je l'entends, il porte en fait, pour les femmes qui vont arriver à la retraite, sur l'égalité salariale".
Mme Morano a rappelé que c'était le Conseil d'orientation des retraites (COR) qui avait montré que les femmes au travail n'avaient plus des carrières aussi heurtées qu'auparavant. Elle a fait valoir que le report de 65 à 67 ans de l'âge de la retraite à taux plein n'interviendrait, selon la réforme, qu'en 2023.
22% seulement des femmes partent à la retraite à 65 ans, a-t-elle encore noté.
S'agissant des modifications possibles de la réforme, Mme Morano a cité l'exemple de femmes fonctionnaires, qui pourraient après leur retraite de la fonction publique, entrer dans le secteur privé.
Le dispositif permettant aux parents fonctionnaires qui avaient eu trois enfants de partir au bout de 15 ans va être supprimé, sauf pour ceux qui sont à cinq ans de la retraite.
"Après, est-ce qu'il y aura des discussions à la marge sur ce dispositif pour pouvoir entrer dans le secteur privé, nous verrons", a conclu Mme Morano.