L'euro se stabilisait jeudi face à la monnaie américaine, tiraillé entre le succès d'émissions obligataires portugaise et irlandaise et les inquiétudes sur la solidité financière de la zone euro, tandis que le dollar profitait de deux indicateurs américains positifs.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro valait 1,2727 dollar contre 1,2718 mercredi soir, avoir être monté jusqu'à 1,2766 dollar en séance.
L'euro perdait du terrain face à la monnaie nippone à 106,65 yens contre 106,73 la veille. Le dollar reculait également, à 83,79 yens contre 83,92 yens.
Le marché était tiraillé entre des inquiétudes toujours vives sur la santé financière des établissements bancaires de la zone euro et le succès d'émissions obligataires par l'Irlande et le Portugal, deux pays qui se distinguent pourtant par l'ampleur de leurs déficits publics.
Après le Portugal, qui est parvenu mercredi à lever 1,039 milliard d'euros, l'Irlande a émis jeudi avec succès 400 millions d'euros d'emprunts obligataires à 5 et 7 mois, des émissions très largement sursouscrites malgré les inquiétudes liées aux difficultés du secteur bancaire irlandais.
En revanche, déjà échaudés par une enquête du Wall Street Journal mettant en cause les tests de résistance bancaires publiés dans l'Union européenne, les investisseurs voyaient leurs craintes alimentées jeudi par des propos du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE) Jürgen Stark.
Ce dernier, selon le Financial Times Deutschland, a jugé que les banques allemandes étaient sous-capitalisées.
"Ces commentaires ne sont pas exactement nouveaux mais ils viennent mettre en lumière la sensibilité de l'euro à n'importe quel signe de faiblesse du secteur bancaire", observait Elsa Lignos, analyste de RBC Capital Markets.
"Les ennuis de l'euro sont loin d'être terminés. De nombreuses institutions financières restent trop dépendantes de la Banque centrale européenne pour se financer ou sous-capitalisées", renchérissait John Higgins, économiste du cabinet Capital Economics.
Pour lui, "tant que l'euro-système bancaire restera fragile, les doutes sur un possible défaut d'Etats surendettés ou sur la survie à long terme de l'euro lui-même ne disparaîtront pas. Ce qui devrait maintenir la monnaie commune sous pression".
Par ailleurs, deux indicateurs américains positifs (forte baisse des nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière, et net recul du déficit commercial des Etats-Unis en juillet) rassuraient les cambistes, et apportaient leur soutien au dollar.
Le yen, quant à lui, restait à un niveau élevé, en l'absence de nouvelles mesures des autorités nippones pour enrayer l'envolée de la devise.
La livre sterling pour sa part poursuivait son recul, après l'annonce d'un très important creusement du déficit commercial britannique en juillet et un nouveau statu quo de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE), qui a laissé inchangé son taux directeur historiquement bas de 0,5%.
A 16H00 GMT, la devise helvétique perdait du terrain face à l'euro à 1,2883 franc suisse pour un euro ainsi que face au dollar, à 1,0123 franc.
La livre britannique se repliait face à l'euro à 82,39 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,5447 dollar.
L'once d'or valait 1.255 dollars au fixing de l'après-midi, inchangée par rapport à la veille au soir.
La devise chinoise a terminé à 6,7829 yuans pour un dollar, contre 6,7912 yuans la veille.
Cours de jeudi cours de mercredi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,2727 1,2718 EUR/JPY 106,65 106,73 EUR/CHF 1,2883 1,2861 EUR/GBP 0,8239 0,8218 USD/JPY 83,79 83,92 USD/CHF 1,0123 1,0112 GBP/USD 1,5447 1,5470