Barclays a initié le suivi de la valeur Unibail -Rodamco avec une recommandation à Sous-pondérer et un objectif de cours de 125,76 euros. Le broker observe que le titre a connu un parcours boursier robuste depuis le début de l'année, avec une hausse de 7,2% contre une baisse de 10,3% pour Klépierre et de 0,8% pour Corio. Selon l'analyste, Unibail-Rodamco a su rassembler et construire un portefeuille de qualité. Il remarque que le groupe procède désormais à des cessions d'actifs agressives pour effectuer d'importants retours de capitaux aux actionnaires.
« Bien qu'il s'agisse d'un exemple très crédible de recyclage de capitaux, on peut aussi considérer que la vision du management de la meilleure façon d'employer les capitaux est de les restituer aux actionnaires, ce qui ne semble pas être un vote de confiance sur les valeurs actuellement détenues », estime Barclays..
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Unibail Rodamco est la première foncière européenne et le leader européen de l'immobilier commercial (premier opérateur, investisseur et développeur).
- Le groupe détient un portefeuille d'actifs de qualité qui comprend des centres commerciaux de grande taille (75% d'entre eux) accueillant plus de 7 millions de visiteurs par an. Un positionnement original dans le secteur.
- Le groupe détient 12 des 25 plus grands centres commerciaux d'Europe. En France il possède les cinq centres les plus fréquentés (Les Quatre-Temps à la Défense, le Forum des Halles à Paris, Parly 2 et Vélizy 2 en région parisienne, et la Part-Dieu à Lyon).
- Dans les centres commerciaux, Unibail bénéficie d'une double position de leader : à la fois géographique (en Europe), mais également sur chacun de ses actifs. Cela lui garantit une force de frappe suffisante pour attirer des enseignes leaders et donc accroître la fréquentation des centres.
- Le prix élevé payé par Altarea pour le centre commercial CAP 3000 à Nice prouve que les actifs de grande taille bien situés conservent une grande valeur.
- L'immobilier de bureau, activité cyclique, représente moins de 20% de l'activité.
- Du fait de sa forte position concurrentielle et de sa solide structure financière, le groupe peut saisir les opportunités qui se présentent sur le marché. D'autant plus que de nombreux acteurs (foncières, fonds d'investissement, ou banques) sont prêts à céder des actifs immobiliers.
- Le dividende est en hausse constante. L'action offre un rendement élevé (plus de 6%) et d'autant plus attrayant que la valeur a été chahutée au deuxième trimestre.
Les points faibles de la valeur
- Unibail a annoncé des perspectives moroses pour 2010. Ce sera une année de transition, marquée par (i) une indexation des loyers faible voire négative, (ii) la perte de loyers due à l'impact des cessions d'actifs réalisées en 2009 et (iii) une livraison limitée de nouveaux actifs.
- La diversification géographique est encore limitée : l'Europe Centrale représentait moins de 10% des loyers nets en 2009, tandis que l'activité en France en représentait plus de la moitié (58%).
Comment suivre la valeur
- Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du PIB des économies où il intervient, à l'inflation et au comportement des consommateurs (notamment de leur niveau de confiance). Et ce secteur ne peut pas aller chercher de la croissance supplémentaire dans les pays émergents.
- Les foncières restent des valeurs dépendantes du marché de la dette et donc des taux d'intérêt. A la moindre inquiétude sur les valeurs bancaires, elles sont chahutées.
- Concernant l'immobilier de bureaux, le taux de vacance des actifs est un indicateur clé.
- Unibail-Rodamco est soumis au régime fiscal français des SIIC, ce qui lui permet de bénéficier d'une exemption d'impôt sur son résultat récurrent et sur les plus-values sur cessions, sous réserve qu'il remplisse certaines conditions. Il doit notamment distribuer au moins 85% de son résultat récurrent.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Immobilier
Les promoteurs sont inquiets pour le second trimestre 2010. La Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) prévoit que la fin du doublement du Prêt à Taux Zéro en juin devrait avoir un impact fortement négatif, de même que les difficultés de financement des pass fonciers. Au total, la FPC craint qu'en 2010 moins de 100.000 logements neufs soient vendus, contre 106.900 en 2009. Certains promoteurs, notamment Nexity et Kaufman & Broad, ont choisi de faire passer leurs nouveaux programmes à la certification BBC (« bâtiment à basse consommation). Ils devancent ainsi la nouvelle réglementation, qui entrera en application en janvier 2013 et qui obligera tous les logements à consommer 50 kW/h par mètre carré et par an au maximum, soit trois fois moins que le niveau de consommation actuel. En 2011, seuls les logements labellisés BBC permettront aux acheteurs-investisseurs de bénéficier à plein du dispositif Scellier (25% de réduction d'impôt du prix du bien). Sans cette certification, l'avantage fiscal sera limité à 15%.