Désireuse d'oublier un mois d'août difficile, la Bourse de Paris est parvenue à se refaire une santé cette semaine, même si les signaux favorables venus des Etats-Unis restent à confirmer.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a gagné 4,70% pour terminer vendredi à 3.672,20 points. Ses pertes depuis le 1er janvier sont ramenées à 6,71%.
Tournant le dos à un mois d'août dont il efface la baisse de 4,18%, le marché parisien s'est ressaisi cette semaine, enchaînant quatre séances de hausse et réalisant sa plus forte progression hebdomadaire depuis début juillet.
"Le marché semble avoir trop vendu en intégrant trop rapidement un scénario de récession", en août, rappelle Franklin Pichard, de Barclays Bourse.
Le CAC 40 a commencé sur les chapeaux de roues le mois de septembre, bondissant de 3,81% mercredi puis de 1,12% vendredi grâce à l'emploi américain.
Jugeant que le prix des actions était devenu attractif, les investisseurs sont repassés à l'achat, un phénomène qui doit être nuancé par des volumes de transactions très faibles, signe que de nombreux d'opérateurs sont absents.
La séance de lundi a enregistré le pus faible montant de transactions quotidien en 2010, avec 1,581 milliard d'euros échangés.
La hausse du marché s'explique avant tout par une série d'indicateurs américains qui ont redonné un peu confiance aux investisseurs, tourmentés jusqu'à présent par le spectre d'une rechute de la première économie mondiale. "Les investisseurs ont choisi cette fois le verre à moitié plein", observe Jean-Louis Mourier, économiste chez le courtier Aurel BGC.
La meilleure nouvelle est venue du marché du travail américain vendredi, le pays ayant détruit beaucoup moins d'emploi que prévu en août, à quoi s'ajoute une révision à la baisse des destructions de juillet. Le taux de chômage a en revanche progressé de 0,1 point à 9,6%, comme prévu.
Auparavant, le marché avait été agréablement surpris par la progression surprise de l'indice ISM dans le secteur manufacturier, même s'il a été décevant dans les services, ainsi que des promesses de ventes de logements en juillet, sur un marché de l'immobilier déprimé.
En zone euro, la principale information a résidé dans la confirmation d'une croissance économique de 1% au deuxième trimestre.
"Nous pensons que la reprise va continuer, mais à un rythme plutôt faible. Il n'y a pas de raison que la Banque centrale européenne (BCE) devienne agressive avant longtemps", souligne Peter Vanden Houte, économiste chez ING.
Jeudi, la BCE, qui a laissé son taux directeur inchangé à 1%, a prolongé sans surprise son dispositif exceptionnel de soutien aux banques.
Elle a également relevé ses prévisions de croissance dans la zone euro pour 2010 (à 1,6% contre 1%) et pour 2011 (à 1,4% contre 1,2%).
La semaine qui attend le marché parisien pourrait se révéler assez calme, avec la fermeture des marchés américains lundi pour cause de Labor Day conjuguée à un programme d'indicateurs américains très léger.
"Il y aura peu de grain à moudre pour le marché", souligne M. Mourier. Outre les traditionnelles demandes hebdomadaires d'allocations de chômage, les marchés vont se contenter du crédit à la consommation et du commerce extérieur pour juillet.
M. Mourier prévient que le marché "n'a pas changé de monde en quelques jours", estimant que "si dans les semaines qui viennent on a trois ou quatre indicateurs moins bons que prévu, il y a des chances que le marché baisse".
D'ici là, le CAC 40 pourrait continuer à évoluer dans une fourchette entre 3.400 et 3.800 points, comme il le fait depuis un mois.