Les marchés européens ont enregistré une nouvelle baisse, mais leurs pertes étaient encore bien plus importantes juste après l'annonce de ventes de logements neufs inférieures aux attentes aux Etats-Unis. Cette statistique et celle, également décevante, des commandes de biens durables, ont renforcé les craintes des investisseurs au sujet de la reprise économique. Les valeurs cycliques (industrie, pétrole...) qui ont le plus à perdre d'un ralentissement ont été le plus lourdement sanctionnées. Le CAC 40 a clôturé en repli de 1,17% à 3450,19 points. L'Eurotop 100 a cédé 0,61% à 2129,76 points.
En hausse de 1,27% à 35,20 euros, Heineken a signé l'une des plus fortes hausses de la Bourse d'Amsterdam, après la publication d'un bénéfice net supérieur aux attentes au premier semestre. Le troisième brasseur mondial a essentiellement profité d'un repli de ses charges exceptionnelles. Au-delà de la performance publiée, les investisseurs saluent donc les perspectives favorables du groupe en Afrique et en Asie. Soutenu par les activités de bière du mexicain FEMSA, racheté dans le but d'augmenter sa présence sur les marchés émergents, le chiffre d'affaires a bondi de 5,2% à 7,52 milliards.
A Paris, Lagardère (+ 3,95% à 29,05 euros) a été catapulté en tête des hausses de l'indice CAC 40 par Exane qui relevé son opinion de Sous-performance à Surperformance. L'objectif de cours a été relevé de 35% à 35 euros. L'influent bureau d'études parisien rejoint ainsi ses confrères RBS et CM-CIC Securities qui ont adopté une recommandation positive sur le groupe de médias au cours des dernières semaines. Exane a en particulier relevé ses prévisions à court et long termes sur l'activité d'édition du groupe en raison d'une transaction vers le numérique qui se déroule mieux que prévu.
Scor (+0,34% à 16,035 euros) à a échappé à la baisse du marché. Fitch Ratings a relevé de « stable » à « positive » la perspective de la notation « A » du réassureur et de ses filiales pour la solidité financière (IFS) et la note de défaut émetteur (IDR) à long terme. « La révision de la perspective et l'affirmation de la notation reflète le renforcement de la solidité financière du groupe grâce à sa politique d'investissement prudente, à la réduction de son ratio d'endettement et au maintien d'un niveau de capitalisation élevé dans un contexte de volatilité des marchés financiers et d'un ENVIRONNEMENT de sinistralité moins favorable », a expliqué l'agence de notation. Celle-ci estime que les tendances favorables au sein du groupe devraient se poursuivre, ce qui pourrait la conduire à relever sa notation dans 12 à 24 prochains mois.
Les chiffres macroéconomiques
Les commandes de biens durables ont augmenté de 0,3% au mois de juillet aux Etats-Unis alors qu'elles avaient reculé de 0,1% en juin, chiffre révisé de -1,2%. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse de 2,8%. Hors transports, les commandes ont reculé de 3,8%, à comparer avec un consensus Briefing de +0,5%. Le chiffre de juin a été révisé de -0,9% à +0,2%.
Les ventes de logements neufs se sont élevées à 276 000 en juillet aux Etats-Unis en rythme annuel, ce qui inférieur au consensus Reuters de 330 000. Le chiffre de juin a été révisé de 330 000 à 315 000.
L'indice IFO du climat des affaires en Allemagne s'est élevé à 106,7 au mois d'août. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un indice à 105,7.
Standard & Poor's a abaissé la note souveraine de l'Irlande d'un cran, soit de 'AA' à 'AA-'. La perspective de la note est négative. « La dégradation reflète notre opinion que la progression des coûts budgétaires liés au soutien au système financier irlandais affaiblira encore la flexibilité fiscale du gouvernement à moyen terme », a expliqué l'agence de notation. S&P s'attend à ce que l'Irlande dépense au total 90 milliards d'euros, soit 58% de son PIB, pour soutenir son secteur financier, contre 80 milliards d'euros, ou 50% du PIB auparavant.
A la clôture, l'euro cote à 1,2647 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Agence de notation : Une agence de notation est une agence spécialisée qui attribue des notes, sous la forme de symboles, pour qualifier le risque de crédit attaché à une entreprise et à sa dette (négociée sous forme d'obligation). Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings sont les principales agences de notation de crédit.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.