UBS a relevé sa recommandation Neutre à Acheter sur Saint-Gobain et se fixe un objectif de cours de 38 euros, contre 32 précédemment, après des résultats encourageants au premier semestre, l'EBIT final ayant battu l'estimation du broker de 9%. Les raisons principales de cet optimisme sur les résultats à venir de Saint-Gobain tiennent à une forte dynamique dans le secteur industriel et les pays émergents. Par ailleurs, la discipline observée au sein du groupe, tant au niveau des coûts que des investissements et des acquisitions, conforte ce jugement.
L'évolution tarifaire est également meilleure, après la baisse des prix constatée au dernier trimestre 2009 et au premier trimestre 2010.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Pierre-André de Chalendar, le PDG du groupe, souhaite que Saint-Gobain soit davantage positionné sur des produits à forte valeur ajoutée, plutôt que sur des produits de base.
- Réalisant une bonne part de son activité et de son résultat d'exploitation dans le secteur des matériaux innovants, il devrait tire pleinement profit des plans de relance et d'économies d'énergie, lancés par les principaux gouvernements.
- Le groupe a été réactif face à la dégradation de son ENVIRONNEMENT en mettant en place un ensemble de mesures. Il a renforcé son plan de restructuration, ce qui lui a permis d'atteindre ses objectifs de réductions de coûts (1,1 milliard d'euros sur l'année) et de génération d'autofinancement libre (1 milliard).
- L'année 2010 devrait bénéficier de la forte reprise dans les marchés émergents, qui a déjà été constatée pour le groupe sur le second semestre 2009.
- Le groupe est bien positionné dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine prometteur de la rénovation énergétique, ce qui sécurise son avenir.
- Grâce à la baisse des coûts et de la réduction du besoin en fonds de roulement, grâce à son augmentation de capital réussie de 1,5 milliard d'euros et à un dividende 2008 versé à 65% sous forme d'actions, le groupe est parvenu à se désendetter de 3,1 milliards d'euros.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a été sévèrement frappé par la crise du secteur de la construction et a pâtit d'une sensible dégradation de ses performances en 2009.
- La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante (17% du chiffre d'affaires en 2009).
- Le groupe n'a pas fixé d'objectifs de croissance à moyen terme.
- Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence.
- L'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros n'avait pas été bien perçue par les investisseurs qui ont été surpris et n'ont pas apprécié la forte décote qu'elle a impliqué sur le cours de l'action.
Comment suivre la valeur
- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique.
- La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près.
- Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change.
- Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe.
- Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire.
- Le groupe projette de céder son activité conditionnement.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Même si leur environnement s'améliore progressivement, les intervenants du secteur sont encore confrontés à un certain nombre de risques. Le marché européen de la construction demeure fragile car il n'y a pas de nette reprise de la demande de permis de construire. De plus, comme la crise de ce marché a débuté plus tard qu'aux Etats-Unis, la reprise se réalisera également plus tardivement. Les experts estiment qu'il faudra attendre 2011 pour que le marché du BTP européen se stabilise. Par conséquent certains analystes estiment que cette année, la demande de matériaux de construction devrait baisser de 5% en France. L'activité du secteur va donc continuer à être soutenue par la croissance dans les pays émergents. L'autre menace qui pèse sur les acteurs est l'évolution des couvertures sur les coûts énergétiques. Si elles sont actuellement favorables, ces couvertures devraient avoir un impact négatif dès le second semestre 2010.