Les banques françaises ont délivré cette semaine un bilan de santé encourageant à l'occasion de la présentation de leurs résultats, quelques jours après la publication favorable des tests de résistance, mais restent soumises à un ENVIRONNEMENT très incertain.
BNP Paribas, Société Générale et Natixis ont toutes affiché un bénéfice meilleur qu'attendu au deuxième trimestre et déclenché un concert de louanges de la part des analystes.
Omar Fall, analyste de UBS, a estimé que Société Générale "n'avait pas offert autant de visibilité depuis de nombreux trimestres", tandis que Jean-Pierre Lambert de KBW a salué "une performance très solide" de BNP Paribas.
Ces bons résultats s'appuient notamment sur le socle de la banque de détail, qui leur a permis d'absorber le fort ralentissement des activités de marché, qui auront connu une année 2009 exceptionnelle.
Tous ont voulu y voir la validation du modèle de "banque universelle" à la française, c'est-à-dire présente dans l'ensemble des métiers de la banque.
A la qualité des revenus de la banque de détail s'est ajoutée la baisse des impayés sur les crédits (coût du risque), signe de l'amélioration de la conjoncture.
Si les indicateurs macroéconomiques tardent à livrer un verdict clair, les dirigeants des banques françaises veulent croire au retour de la croissance qui, même modérée, ne ralentira pas, selon eux.
Le PDG de Société Générale, Frédéric Oudéa, a répété qu'il ne croyait pas au scénario du W, c'est-à-dire une rechute de la croissance économique après un rebond initial.
Il estime également, comme le directeur général de BNP Paribas Baudouin Prot, que les divers plans de rigueur annoncés par les Etats en Europe vont favoriser la croissance et non la handicaper.
Une confirmation de ce scénario permettrait de relancer le crédit, d'abaisser encore le montant des crédits non remboursés et de restaurer pleinement la confiance dans le système financier européen, laquelle fait encore défaut.
Les banques françaises ont pourtant passé l'obstacle des tests de résistance, publiés il y a deux semaines, avec brio, ce qui a confirmé leur solidité financière.
Handicapées depuis plus de deux ans par des portefeuilles d'actifs américains impossibles à vendre et qui leur auront coûté des milliards d'euros, Société Générale et BPCE ont, en outre, réussi à en maîtriser les effets, qui ne pèsent quasiment plus sur les résultats.
Mais malgré une belle réputation, les banques françaises continuent à rencontrer, au même titre que leurs consoeurs les plus prestigieuses d'Europe, des conditions de financement difficiles, qui perturbent leur fonctionnement.
A ces incertitudes s'ajoute celle liée à la réforme financière en cours, dont les contours doivent être finalisés à l'automne. Tant que les derniers arbitrages n'auront pas été rendus, il leur sera difficile de déterminer à quel niveau de rentabilité elles peuvent aspirer à l'avenir.
Pour se préparer au relèvement des exigences des régulateurs, elles ont fait le plein de fonds propres depuis le début de la crise et affichent aujourd'hui des niveaux de capitaux historiques, qui devraient leur permettre de digérer l'impact de la réforme sans heurt majeur.
En attendant que l'HORIZON se dégage, elles ont toutes fait voeu de retenue sur le front des acquisitions. "A mon avis, ce sera assez calme" d'ici la fin de l'année, a estimé M. Oudéa, même s'il dit rester "attentif" aux cibles potentielles.