« En 2000, les Etats-Unis consommaient deux fois plus d’énergie que la Chine, aujourd’hui, ce sont les Chinois qui consomment plus que les Américains. Les Etats-Unis sont arrivés à une certaine saturation de leur consommation de l’énergie, mais il y a eu également beaucoup d’efforts, en particulier depuis 2005, pour l’utiliser de manière plus efficace » : voilà ce qu’affirme Fatih Birol, l’économiste en chef de l’AIE, dans le Financial Times et le Wall Street Journal d’aujourd’hui (20 juillet).
Selon son organisme, l’Empire du Milieu a consommé en 2009 2,252 milliards de tonnes équivalents pétrole en énergies diverses (charbon, pétrole, gaz naturel, électricité nucléaire et hydraulique) : c’est près de 4 % de plus que les Etats-Unis. Résultat : la Chine devient le pays le plus énergivore du monde.
La raison ? Un appétit grandissant pour le pétrole, d’abord : le pays asiatique a commandé l’année dernière pour la première fois davantage d’or noir à l’Arabie Saoudite (premier exportateur au monde) que les Américains. Cette consommation a d’ailleurs doublé depuis 2005. Ensuite, il ne faut pas oublier que l’électricité chinoise est produite à 70 % avec du charbon… énergie également de plus en plus sollicitée… et responsable d’un autre « trophée » de la République populaire : celui de premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète.
« L’AIE ne comprend pas la situation chinoise »
Pékin n’a pas de chiffres précis à indiquer. Mais un porte-parole de l’Administration de l’Energie, Zhou Xian, a déjà remis en cause les données fournies par l’AIE, qu’il juge peu fiables : « Nous pensons que l’AIE ne comprend pas totalement la situation chinoise, en particulier, les efforts réalisés par la Chine en économies d’énergie, en réductions d’émissions et dans le développement de nouvelles sources d’énergie ».
Et d’ajouter que la Chine possédait aujourd’hui la plus grande capacité mondiale en hydro-électricité, en solaire thermique, et bientôt en énergie nucléaire. Sans compter le développement rapide des éoliennes, et l’objectif affiché de 15 % d’énergie renouvelable d’ici 2020.
Le géant asiatique était de toute façon destiné à occuper cette première place mondiale. Est-ce pour autant déjà le cas ? L’AIE n’a pas vraiment intérêt à falsifier ses chiffres… contrairement à la Chine, qui s’est engagée avant le Sommet de Copenhague à améliorer son efficacité énergétique et à diminuer son intensité carbonique (émissions de CO2 par point de PIB) de 40 à 45 % à l’HORIZON 2020 (par rapport au niveau de 2005)…
Remarque : Les Etats-Unis, bien qu’apparemment détrônés en termes de consommation globale d’énergie, restent en revanche en tête vis-à-vis de la consommation par habitant.