Encore un peu soutenue par une saison des résultats flamboyante, Wall Street commençait à tourner son attention vers les indicateurs économiques dont l'intensité va s'accentuer la semaine prochaine jusqu'à la publication des chiffres mensuels de l'emploi.
"Au cours de la semaine, on a pu observer une continuation du modèle général de cette saison de résultats, avec des sociétés qui dépassent les attentes", constate Craig Peckham, de Jefferies.
Mais l'effet de surprise dissipé, une certaine "fatigue" commençait à se faire sentir, selon l'analyste.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones est monté de 0,40% à 10.465,94 points. En juillet, l'indice a enregistré sa plus forte progression mensuelle en un an, en engrangeant 7,1%.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 0,66% à 2.254,70 points, et l'indice élargi Standard and Poor's 500 0,10% à 1.101,60 points. Tous les deux ont gagné 6,9% sur un mois.
La semaine avait commencé sur les chapeaux de roue, avec une hausse d'environ 1% pour le Dow Jones, mais l'indice vedette s'est rapidement retrouvé sous pression, alors que "l'actualité macro-économique a commencé à faire de l'ombre aux nouvelles en provenance des entreprises américaines", indique Craig Peckham.
Le recul de l'indice de confiance des ménages américains du Conference Board mardi, même atténué par celui de l'université du Michigan vendredi, a mis un frein au marché.
Le discours prudent de la Réserve fédérale américaine dans son rapport de conjoncture mercredi n'a fait que confirmer les inquiétudes du marché sur la pérennité de la croissance et vendredi, les investisseurs n'ont pu que constater le ralentissement de l'activité avec un PIB en hausse de 2,4% au deuxième trimestre, contre 3,7% au précédent.
"Tous les investisseurs veulent croire que l'économie va se reprendre au troisième trimestre, mais personne ne va y croire jusqu'à ce que cela se voit dans les statistiques économiques", souligne Hugh Johnson, de Johnson Illington Associates.
Et elles seront pléthores dans la semaine à venir, culminant avec les chiffres mensuels de l'emploi vendredi.
"La saison des résultats est largement derrière nous et les chiffres économiques importants sont à venir, comme l'emploi en juillet, mais aussi les indices ISM ou les ventes automobiles. Il n'y a pas grand chose qui puisse faire la différence (sur le marché) avant la semaine prochaine", ajoute M. Johnson.
En l'occurrence, les indices ISM sur l'activité manufacturière et l'activité dans les services seront publiés respectivement lundi et mercredi. En milieu de semaine également paraîtront les chiffres de l'emploi privé du cabinet ADP, un préambule au rapport officiel.
L'attitude du consommateur américain sera disséquée dans les chiffres des dépenses et revenus des ménages mardi, alors même que "la contribution peu brillante de la consommation personnelle" a largement contribué au ralentissement de l'activité, selon Craig Peckham.
Le même jour seront publiées les commandes industrielles et les promesses de ventes de logement, mais ces données porteront sur le mois de juin.
La saison des résultats n'était pas finie, même si les analystes la reléguaient au second plan: les poids-lourds du Dow Jones Pfizer et Procter & Gamble sont encore attendus mardi, ainsi que Kraft Foods jeudi.
Un peu plus de 60% des composants du S&P 500 ont déjà publié leurs chiffres trimestriels, dont 76% ont surpris positivement et seulement 16% ont déçu, a rappelé Frederic Dickson, de D.A. Davidson dans une note.