IBM (- 3,74% à 214,93 dollars) décroche la lanterne rouge de l'indice Dow Jones, lesté par des ventes et des signatures de contrats décevantes dans les services informatiques. La plus importante SSII mondiale fait partie avec la banque d'affaires Goldman Sachs des dernières multinationales américaines en date à dévoiler des chiffres d'activités inférieurs aux attentes ; ce qui alimente les craintes des investisseurs à propos d'une rechute de la croissance (double dip).
Au deuxième trimestre, IBM a pourtant réalisé un bénéfice net en hausse de 9% à 3,4 milliards de dollars, ou 2,61 dollars par action, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a lui progressé de 2% à 23,7 milliards de dollars, 500 millions de dollars de moins que prévu en raison de l'impact négatif des changes.
Le groupe a également annoncé la signature de contrats dans les services informatiques pour 12,3 milliards de dollars, ce qui représente un recul de 12%. En moyenne, les analystes visaient 14,2 milliards de dollars. Ce repli s'explique principalement par la mauvaise performance de Big Blue dans l'infogérance (l'externalisation de tout ou partie de l'informatique d'une société), qui sont des contrats de long terme par nature.
Tout en reconnaissant que les données d'un trimestre ne constituent pas une tendance, JPMorgan explique que ce repli pourrait alimenter le débat sur le fait que les entreprises pourraient rechigner à s'engager sur des projets de long terme. Aurel juge pour sa part que cette baisse est « inquiétante » car elle pourrait indiquer un tassement des investissements dans les services informatiques des entreprises au second semestre.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
En mai dernier, Microsoft a lancé la commercialisation d'Office 2010, la dernière version de sa suite de logiciels bureautiques. Dans un premier temps, seule la version professionnelle était disponible, le grand public pouvant s'équiper depuis peu. Cette nouvelle version recourt largement au "cloud computing", qui est devenu l'une des nouvelles priorités de Microsoft. Toutefois la concurrence est exacerbée car, à l'occasion de ce lancement, Google a rappelé son intérêt pour le marché des logiciels d'entreprises. Selon le leader mondial des moteurs de recherche, ses applications (les "Google apps") ont déjà séduit environ deux millions de sociétés dans le monde du fait d'un avantage essentiel, leur prix. Ce dernier s'élève à 40 euros par an et par utilisateur. Les versions professionnelles d'Office 2010 sont beaucoup plus coûteuses, leur prix variant entre 499 euros et 699 euros. Les tarifs sont néanmoins dégressifs en fonction des volumes achetés. Microsoft a bien conscience de cette menace car il a développé pour Office 2010 une version en ligne.
Informatique - SSII
Le Syntec informatique prévoit une croissance européenne du secteur comprise entre 0 et 2% en 2010. En France le secteur devrait bénéficier d'une croissance de 1%, à 40,5 milliards d'euros, contre un repli plus élevé que prévu de 4% l'an passé. En 2010 entre 3.000 et 5.000 emplois nets pourraient être créés. Ce rebond du marché devrait provenir de l'industrie financière. Cette dernière, ébranlée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, s'est profondément restructurée à travers des fusions et l'émergence de nouvelles réglementations en matière de fonds propres. En revanche, les changements politiques au Royaume-Uni vont affecter les SSII. La coalition conservatrice-libérale formée par le nouveau Premier ministre, David Cameron, a en effet annoncé un programme d'économies de 6,25 milliards de livres sterling (7,2 milliards d'euros) destiné à réduire le déficit budgétaire. Ces mesures incluent des coupes dans les dépenses pour les technologies et la renégociation de contrats entre l'Etat et ses prestataires de service. Ce sont principalement des groupes américains comme CSC (Computer Sciences Corporation), Accenture, IBM et HP qui vont être affectés par cette décision.
Constructeurs informatiques
Gartner anticipe une hausse de 22% des ventes d'ordinateurs dans le monde cette année, contre une progression de 20% anticipé précédemment.Toutefois le boom des netbooks devrait ralentir pour trois raisons. Premièrement ces ordinateurs ont des limites et sont essentiellement utilisés pour surfer sur Internet et échanger des e-mails. De plus, les prix des ordinateurs portables traditionnels diminuent, et deviennent donc plus attractifs pour les clients. Enfin, l'iPad d'Apple et autres tablettes tactiles concurrencent sérieusement les netbooks car elles permettent en plus de lire des livres et d'échanger des vidéos. En conséquence, Gartner considère que les netbooks pourraient ne plus représenter que 13,9% du marché mondial des PC portables en 2014, contre 18,6% en 2010 et 21,1% en 2009.