STMicroelectronics (+ 2,87% à 6,958 euros) affiche l'une des plus fortes hausses du CAC 40 grâce au bons résultats et aux perspectives encourageantes du numéro un mondial des semi-conducteurs Intel. Cette publication de qualité dope également les autres valeurs technologiques françaises, comme Capgemini, Alcatel-Lucent... Le groupe américain a fait part d'une demande soutenue de la part des entreprises (serveurs...) où un cycle de remplacement des matériels informatiques est en cours. Ses perspectives semblent par ailleurs écarter le scénario d'un ralentissement de la demande à court terme.
Les investisseurs ont également été rassurés par les commentaires du groupe sur les stocks, jugeant qu'ils n'étaient pas excessifs. Une hausse excessive des stocks est un sujet de préoccupation pour les investisseurs car un ajustement des stocks deviendrait alors inévitable. Ce qui pèserait alors sur la production et in fine sur la rentabilité de la société.
Intel a donc publié les meilleurs résultats de son histoire. Au deuxième trimestre, la firme de Santa Clara a réalisé un bénéfice net de 2,9 milliards de dollars, soit 51 cents par action, à comparer avec une perte de 398 millions d'euros, soit 7 cents par action, un an plus tôt en raison de l'amende de 1,45 milliard de dollars infligée par la Commission européenne. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de 8 cents. Le chiffre d'affaires a progressé de 34% à 10,8 milliards de dollars, dépassant également la prévision moyenne des analystes de 10,25 milliards de dollars.
« La forte demande de la part de NOS clients d'entreprises pour nos microprocesseurs les plus évolués nous a permis de réaliser le meilleur trimestre depuis quarante-deux ans que notre société existe », a souligné Paul Otellini, PDG du groupe.
La marge brute, qui mesure la capacité d'une société à gérer ses coûts, a atteint 67%, soit le haut de la fourchette d'objectif. Cet indicateur est particulièrement suivi par les analystes du secteur des semi-conducteurs car les coûts y sont particulièrement élevés. Ils visaient 64%.
Pour le troisième trimestre, la firme de Santa Clara table sur un chiffre d'affaires de 11,6 milliards d'euros, à 400 millions de dollars prés. Le consensus est de 10,92 milliards de dollars. Intel vise également une marge brute de 67%, à deux points près.
STMicroelectronics présentera ses résultats du deuxième trimestre le 22 juillet après la clôture de Wall Street.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- STMicroelectronics est le leader européen des semi-conducteurs et bénéficie de bonnes positions concurrentielles dans le monde, avec une cinquième place mondiale.
- Ses ventes sont réparties de manière relativement équilibrée entre ses cinq secteurs d'activité.
- STMicroelectronics est l'une des entreprises les plus innovantes de son marché.
- Les importants efforts de restructuration réalisés par le groupe devraient lui permettre de sensiblement améliorer ses performances opérationnelles. Le groupe a déjà renoué avec les bénéfices au premier trimestre 2010.
- Le secteur devrait renouer avec la croissance dès 2010, sous l'impulsion de la demande chinoise ainsi que du développement des smart phone, des écrans tactiles et netbooks.
- La cession de Numonyx permet à STMicro de se séparer d'une activité peu rentable et soumise à de brusques retournements de la demande.
- La remontée du cours du dollar comparé à l'euro est favorable à l'entreprise dont les coûts sont libellés en euros et les ventes en dollars.
- Dans un contexte pourtant adverse, STMicro qui bénéficiait déjà d'un taux d'endettement très faible, a encore assaini son bilan avec une trésorerie nette de 566 millions de dollars à fin mars 2010.
Les points faibles de la valeur
- Les investisseurs peinent à croire au redressement, échaudés par plusieurs déceptions successives sur le titre.
- L'objectif de gagner des parts de marché en 2010 peut être considéré comme ambitieux.
- L'activité de STMicro reste très dépendante de l'état des secteurs automobile, informatique, industriel et grand public, qui sont très cycliques.
- Le redressement de ST-Ericsson est compliqué. Les comptes de cette filiale ont, une nouvelle fois, pesé sur les performances du groupe.
- Même si elle lui est favorable, la cession de Numonyx ne se concrétise pas par un apport en cash pour STMicro.
Comment suivre la valeur
- La structure de son activité rend l'entreprise très dépendante des secteurs des télécommunications, de l'électronique, de l'informatique et de l'automobile.
- Les fluctuations du cours du dollar sont à surveiller car une variation de 1% du taux euro/dollar coûte de 8 à 10 millions de dollars de ventes.
- Le secteur est cyclique et très lié à la conjoncture.
- Le niveau des stocks mondiaux de semi-conducteurs est un bon indicateur car plus ce niveau est élevé plus la demande sera faible et plus les capacités de production sont excédentaires.
- Le succès des nouveaux produits influera sur l'amélioration régulière des performances financières du groupe.
- La société souhaite s'ouvrir à de nouveaux segments de marché comme ceux de l'énergie (produits pour consommer moins) et de la santé.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Sur le plan mondial, le marché de l'électronique grand public est menacé par les surcapacités de production, qui pourrait notamment intervenir dans le domaine des écrans plats, compte-tenu de la montée en puissance des japonais Sony et Panasonic. Ces derniers sont avantagés par la baisse du yen face au won. En France, le cabinet Xerfi estime que la consommation de produits électroniques de loisirs devrait continuer à bien se comporter. Les consommateurs des pays matures sont de nouveau prêts à investir dans la high-tech. Si leur pouvoir d'achat stagne, leur "vouloir d'achat", notion développée entre autres par le cabinet d'études GfK, est à nouveau d'actualité, dopé par la mise sur le marché d'une succession de nouveautés. Après l'ipad d'Apple, les téléviseurs à écran 3D (image en relief) sont déjà sur le marché, dans la perspective de la Coupe du monde de football.