La réforme des retraites, dont le projet a été présenté mardi en Conseil des ministres, a suscité un vif échange à l'Assemblée nationale, où le ministre du Travail Eric Woerth a dénoncé l'"agressivité absolument inouïe" du Parti socialiste.
"Je ne comprends pas pourquoi dans les autres pays, l'opposition est capable d'avoir un dialogue respectueux avec la majorité", a lancé M. Woerth, interpellé par l'opposition lors de la séance de questions au gouvernement.
"Vous ne voulez pas regarder la situation en face parce que vous n'avez pas de courage dans le domaine des retraites. Pour gouverner, il faut être capable de regarder les Français dans les yeux", a-t-il ajouté.
Auparavant, le ministre du Travail avait été pris à partie par la député socialiste d'Indre-et-Loire Marisol Touraine qui lui a reproché d'avoir "eu peur" d'un débat sur les retraites.
"Vous avez peur d'aller devant les Français avec un débat contradictoire parce que votre réforme est injuste, parce qu'elle est imprévoyante et inefficace", a lancé la députée.
Accusant le président Nicolas Sarkozy d'avoir "multiplié les approximations et les contrevérités" sur les retraites lors de son intervention lundi soir à la télévision, elle a reproché au gouvernement d'avoir "systématiquement refusé de débattre".
"Il est choquant d'entendre que les socialistes seraient à l'origine de je ne sais trop quel complot avec les médias ces dernières semaines pour éviter d'avoir à discuter du dossier des retraites" s'est-elle indignée.
Secrétaire nationale du PS en charge des retraites, Mme Touraine a également dénoncé un "odieux chantage qui veut que ce soient les plus fragiles, les femmes aux carrières précaires, qui portent le fardeau de vos déficits".