Le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, juge "normal" que l'organisme né de la fusion ANPE-Assedic "participe" à la réduction des déficits publics en 2011, car c'est "l'un des plus gros" opérateurs publics, dans un entretien publié jeudi dans Les Echos.
"2011 sera consacrée à la réduction des déficits publics et Pôle emploi étant l'un des plus gros, sinon le plus gros opérateur public de l'Etat, il est normal qu'il y participe", déclare M. Charpy, alors que le document d'orientation budgétaire du gouvernement prévoit "des gains de productivité importants" réalisés par les structures du service public de l'emploi.
Affirmant que "la fusion commence à produire des synergies, notamment sur les frais de fonctionnement et en termes d'organisation des équipes", il estime que "cela nous permettra de nous passer en 2011 des moyens exceptionnels" de 2009, à savoir "1.000 CDD supplémentaires".
Le directeur général fait aussi valoir que "s'il y a moins de licenciements économiques, il y aura moins d'entrées en conventions de reclassement personnalisé, donc moins de besoins en personnel".
Il assure cependant que Pôle emploi pourra compter en 2011 "sur le 1,36 milliard d'euros que les pouvoirs publics se sont engagés à verser dans la convention tripartite Pôle emploi-Etat-Unedic", alors que la dotation de 2009 a été amputée de 187 millions d'euros.
Se disant "extrêmement prudent sur 2010" pour l'évolution du chômage, M. Charpy a indiqué que "comme chaque année, la rentrée de septembre va être compliquée" et que Pôle emploi va "mettre l'été à profit pour qu'il n'y ait pas de dossiers en instance et que tout le monde puisse être mobilisé à la rentrée sur la première priorité, sécuriser les inscriptions et l'indemnisation".
Pour autant, a-t-il ajouté, "il ne faut pas céder au pessimisme. Même si la situation n'est pas stabilisée, les offres d'emploi reprennent".
Quant au Plan rebond destiné à quelque 350.000 chômeurs arrivés en fin de droits en 2010, "la montée en charge se fait progressivement" et "déjà plusieurs milliers de personnes peuvent (en) bénéficier", affirme M. Charpy.
Interrogé sur la demande de certains cabinets privés de placement d'annuler l'appel d'offres sur le reclassement de cadres, il se borne à répondre que "le marché a été notifié cette semaine de telle sorte que les premiers cadres puissent être pris en charge dès les premiers jours de septembre".