Trois gros établissements bancaires japonais ont indiqué jeudi qu'ils allaient chacun créer des fonds spéciaux pour aider des entreprises de secteurs jugés prioritaires par les autorités, en utilisant un nouveau dispositif de prêt à taux préférentiel offert par la Banque du Japon.
Les trois méga-banques nippones Mizuho, Mitsubishi Tokyo UFJ et Sumitomo Mitsui Banking ont chacune indiqué qu'elles allaient employer la mesure exceptionnelle de "financement pour consolider la croissance" décidée récemment par la Banque du Japon (BoJ).
Ce nouveau dispositif non conventionnel vise à faciliter l'octroi de fonds à des entreprises qui oeuvrent pour l'environnement, l'exploitation de l'énergie, l'expansion dans les pays asiatiques, la santé, l'éducation ou d'autres domaines parmi les dix-huit prioritaires retenus par la Banque du Japon.
Bien que les plans varient de l'un à l'autre et que les détails ne soient pas encore publiés, les trois établissements prévoient de créer chacun un ou plusieurs fonds d'un montant cumulé maximum de 150 milliards de yens (1,36 milliard d'euros), limite fixée par la banque centrale pour chaque société bancaire.
Les nouvelles dispositions de prêt annoncées par la Banque du Japon le mois dernier doivent contribuer à éviter une rechute économique en apportant un coup de pouce aux entreprises fragilisées par la crise, notamment les petites et moyennes qui n'ont pas encore profité de la reprise amorcée ces derniers mois et auxquelles les banques rechignent encore à prêter.
L'institut d'émission avait précisé mi-juin qu'il allait allouer aux banques jusqu'à 3.000 milliards de yens (27 milliards d'euros) à taux préférentiel, égal à son taux directeur au jour le jour, actuellement maintenu au niveau très bas de 0,1%.
Ces prêts seront initialement consentis pour une durée d'un an qui pourra être prorogée trois fois pour s'étendre sur quatre ans au total. Les banques pourront elles-mêmes décider de prêter sur des durées plus longues à leurs clients en fonction de conditions propres.
La BoJ fournira ces fonds aux institutions financières qui lui garantiront d'accorder des crédits à des entreprises actives dans des secteurs considérés comme stratégiques pour la prospérité du pays (recherche et développement, investissement en Asie, environnement, énergie, médecine, éducation des enfants, soins aux personnes âgées, tourisme, création culturelle ou encore agriculture).