Le chômage pourrait commencer à baisser en France mais "timidement" et le chômage de longue durée est "l'un des plus élevés" des pays développés, selon l'Organisation pour la coopération et de développement économiques (OCDE), qui publie mercredi son rapport annuel sur l'emploi.
Depuis le début de la crise, le taux de chômage français a connu une "augmentation plus faible que celle observée en moyenne dans les pays de l'OCDE", mais la France "partait d'une situation relativement défavorable", a rappelé l'organisation.
"La reprise s'est amorcée, et selon les dernières prévisions de l'OCDE, le chômage pourrait commencer à baisser pour atteindre 9,5% à la fin de l'année 2011. Il s'agit donc d'une reprise de l'emploi timide", a ajouté l'OCDE.
Le taux de chômage en France est aujourd'hui de 9,9%, rappelle l'organisme, dont le chiffre de référence inclut les départements d'outre-mer (DOM).
Entre décembre 2007 et mai 2010, cela représente une hausse de 2,1 points de pourcentage, contre 2,8 points en moyenne dans l'OCDE (et bien plus en Espagne, Irlande ou Etats-Unis où le chômage a plus que doublé).
"Comme nombre de ses partenaires faisant face à des déficits budgétaires importants, la France envisage d'ores et déjà le retrait d'un certain nombre de mesures prises pour soutenir l'emploi durant la crise", constate aussi l'OCDE.
Or, ajoute-t-elle, "il importe que les ressources allouées aux politiques de l'emploi permettent d'accompagner efficacement la reprise: en mars 2010, 38% des chômeurs français étaient sans emploi depuis un an ou plus, soit 3,7% de la population active et l'un des taux de chômage de longue durée les plus élevés de l'OCDE".
"La politique de l'emploi doit donc se recentrer sur des mesures qui ont prouvé leur efficacité et cibler les groupes les plus vulnérables", recommande l'organisation.
Selon l'OCDE, le chômage partiel aurait permis de préserver près de 30.000 emplois en France depuis le début de la crise, mais l'organisation est d'avis "lorsque la reprise sera bien engagée" de ne pas prolonger ces dispositifs.
Elle adresse par ailleurs un satisfecit à plusieurs mesures du gouvernement, qualifiant de "bonnes initiatives" le soutien au recrutement en apprentissage ou de "franc succès" la mesure dite "zéro charge" exonérant de cotisations patronales pendant un an le recrutement de salariés dans les très petites entreprises. Pour l'OCDE, son abandon est "prématuré" mais "l'annonce récente de la mise en place d'un dispositif comparable pour les chômeurs âgés de plus de 55 ans va dans le bon sens".