Le Bélarus et la Russie ont annoncé vendredi avoir signé un accord très attendu sur le prix du transit de gaz russe à travers le territoire bélarusse, réglant la crise gazière survenue entre Moscou et Minsk fin juin qui a brièvement perturbé l'approvisionnement de l'Europe.
Un porte-parole du gouvernement bélarusse, Alexandre Timochenko, a indiqué à l'AFP que la compagnie publique gazière bélarusse Beltransgaz et le géant russe Gazprom avaient signé un additif à leur contrat conclu en 2006. "Le contrat est signé", a-t-il dit.
Plus tôt, le directeur général de Beltransgaz, Vladimir Maïorov, avait annoncé la signature de l'accord.
"Les parties ont signé les documents nécessaires dans lesquels est fixé le prix du transit en 2010, à hauteur de 1,88 dollar les 1.000 mètres cubes sur 100 kilomètres", avait déclaré Vladimir Maïorov, cité par l'agence de presse Interfax.
Le contrat initial prévoyait que Gazprom paie 1,45 dollar pour 1.000 mètres cubes de gaz sur 100 kilomètres passant à travers le Bélarus.
"Actuellement, les parties vérifient pour la dernière fois leurs comptes", avait encore indiqué M. Maïorov, ajoutant: "Toutes les questions litigieuses avec Gazprom sont réglées". L'information a ensuite été confirmée par le groupe russe dans un communiqué.
Cet accord était très attendu et met fin la crise qui a éclaté la semaine dernière entre Moscou et Minsk et qui se poursuivait depuis en sourdine, perturbant brièvement l'approvisionnement énergétique de l'Europe.
Le conflit a débuté le 21 juin, quand Gazprom a suspendu les livraisons de gaz au Bélarus, lui réclamant de rembourser sa dette pour le gaz fourni depuis le début de l'année. En réponse, Minsk a interrompu le transit vers l'Europe, affectant la Lituanie voisine qui a vu ses livraisons de gaz russe chuter de plus de 40%.
Le Bélarus a finalement réglé sa facture de 187 millions de dollars, mais a à son tour réclamé à Moscou de lui verser des impayés pour le transit de gaz vers l'Europe à travers son territoire.
Gazprom a alors versé 228 millions de dollars à Beltransgaz, mais le Bélarus lui réclamait 32 millions de dollars de plus, arguant que le prix du transit de gaz avait augmenté.
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a alors menacé une nouvelle fois de suspendre le transit du gaz mais aussi du pétrole vers l'Europe si le groupe russe ne s'acquittait pas de la totalité de sa dette dans les prochaines 48 heures. La menace n'a toutefois pas été mise à exécution.
Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, s'était alors voulu optimiste sur ce litige, assurant que l'accord serait signé très prochainement.
Le Bélarus, par lequel passent 20% des exportations de gaz russe vers l'Europe, est aussi un pays-clé pour le transit de brut russe, environ un tiers des exportations totales de pétrole y transitant.
Les relations entre la Russie et le Bélarus, considérés un temps comme les alliés les plus proches de l'ex-espace soviétique, sont souvent houleuses et achoppent périodiquement sur les questions énergétiques.