FO dénonce des "mesures inappropriées" et la "myopie du gouvernement" tandis que la CGT estime urgent de trouver des "recettes nouvelles", après la publication du déficit attendu pour la Sécurité sociale en 2010.
Le déficit de la Sécurité sociale, dont la prévision a été annoncé mercredi, va continuer de battre des records en 2010 en atteignant près de 27 milliards d'euros pour le régime général (salariés du privé), un plongeon dû surtout à la crise qui a triplé le trou, constaté deux ans plus tôt.
"Le redressement des comptes sociaux ne passera pas par des mesures d'austérité mais par une réforme ambitieuse du financement de la Sécurité sociale", a réagi jeudi la CGT dans un communiqué.
"Face à la dégradation historique des comptes en 2009 et 2010, (...) la voie n'est plus d'agir sur les seules dépenses mais d'assurer l'apport de recettes nouvelles", a précisé la confédération.
Pour FO, "il est urgent de revoir les dispositifs d'exonérations de cotisations dans leur ensemble et notamment celles liées à la loi Tepa sur les heures supplémentaires".
Cette loi, dite du "paquet fiscal", a été votée en 2007 "en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat", d'où son nom Tepa. Elle comprend toute une série de mesures à destination des entreprises et des ménages, dont un dispositif sur les heures supplémentaires.
"Alors que le déficit se creuse, 2010 sera marqué par plus de 2,9 mds d'euros d'exonérations de cotisations non compensées" par l'Etat", a souligné FO.
"De nouvelles ressources de financement, notamment basées sur une plus forte taxation des revenus du capital, doivent être apportées rapidement au régime général et au financement de la dette", ajoute-t-elle.
De son côté, la CFTC est moins critique, notant que "comparativement au déficit des finances de l'Etat, la sécurité sociale ne s'en sort pas si mal". La centrale chrétienne rappelle toutefois qu'"il conviendrait de réfléchir, sans tabou, et au plus vite au mode de financement des déficits de l'après 2011 et de décider d'une augmentation de la CRDS dès que la situation économique le permettra".