Les marchés européens et américains, refroidis par le chômage en zone euro et des signes de ralentissement de l'industrie chinoise, se sont de nouveau repliés mardi, malgré des indicateurs rassurants pour l'économie américaine.
En Europe, les Bourses ont terminé en légère baisse à Londres (-0,49%), Paris (-0,13%), Milan (-1,35%) et Madrid (-0,64%), tandis que Francfort progressait de 0,28% en clôture. En Asie, Tokyo et Hong Kong ont perdu en clôture respectivement 0,58 et 1,36%.
Des indicateurs meilleurs qu'attendu aux Etats-Unis sur l'activité manufacturière et les dépenses de construction avaient aidé les marchés à se redresser au moment de la clôture européenne, mais le sursaut n'a pas tenu jusqu'à la clôture de Wall Street.
A New York, le Dow Jones a abandonné 1,11% et le Nasdaq 1,54%.
Outre une dégringolade de BP à Londres, les Bourses ont été tirées vers le bas notamment par les valeurs bancaires, après le rapport semestriel de la Banque centrale européenne (BCE) sur la stabilité financière.
La BCE a estimé dans ce rapport que les banques de la zone euro risquaient de devoir inscrire dans leurs comptes 195 milliards d'euros de dépréciations supplémentaires d'ici fin 2011.
Autre mauvaise nouvelle, le taux de chômage dans la zone euro a légèrement augmenté en avril, à 10,1% contre 10% le mois précédent, son plus haut niveau historique, a annoncé l'office européen des statistiques Eurostat. Au total 15,86 millions de personnes étaient sans emploi en avril dans la zone euro.
L'annonce en Allemagne d'une nette baisse du chômage et d'une hausse de la consommation des ménages n'a pas suffi à rassurer les marchés, après le recul en Chine de deux indices des directeurs d'achat chinois, reflet d'un ralentissement de l'activité manufacturière dû aux mesures destinées à empêcher une surchauffe de l'économie.
A Londres, l'indice boursier Footsie a subi le contrecoup de la dégringolade de BP, un de ses poids lourds, qui a chuté jusqu'à 17% en séance après l'échec ce week-end de sa tentative de cimentation ("top kill") du puits de Deepwater Horizon aux Etats-Unis.
Madrid était encore victime des inquiétudes persistantes sur la capacité de redressement de l'économie espagnole et la fragilité de ses banques, après l'annonce vendredi de l'abaissement de la note de la dette espagnole par l'agence Fitch.
En outre Fitch a abaissé mardi d'un cran la note à long terme de Banco Sabadell et Standard & Poor's a placé sous surveillance négative la banque espagnole Caja Madrid.
Côté obligations, les rendements de pays fragiles de la zone euro connaissaient une remontée significative, signe des inquiétudes sur la solvabilité de ces pays.
Vers 20H30 GMT, le taux de l'obligation espagnole à 10 ans montait à 4,311% contre 4,247% lundi soir et celui des bons grecs bondissait à 7,830%.
L'euro, qui avait souffert vendredi de l'abaissement de la note de la dette espagnole, est tombé mardi à 1,2115 dollar vers 08H50 GMT, son plus bas niveau en quatre ans, avant de se redresser un peu, s'établissant à 1,2236 dollar vers 20H30 GMT contre 1,2305 la veille au soir.
Le cours de l'or, valeur refuge, a nettement grimpé, à 1.225,25 dollars l'once à la même heure.