Alain Minc, un des proches conseillers du président Nicolas Sarkozy, a estimé vendredi que l'âge légal de départ à la retraite devrait à ses yeux être porté "autour de 63 ans" mais que revenir à 65 ans "créerait une espèce de traumatisme psychologique".
"Nous savons bien ce que sont les chiffres (...) Il faut allonger la durée de cotisation et il faut, je crois, reculer l'âge de la retraite", a-t-il déclaré sur BFM radio.
Les Français "ne sont pas menacés des 67 ans allemands" grâce à "une moins mauvaise démographie que nos voisins", selon lui. "Comme les Français ont fait des enfants, je pense que nous devrions terminer - c'est mon sentiment personnel, ça n'engage évidemment aucune autorité publique - autour de 63 ans", a-t-il ajouté.
"Chacun sait bien que ça va être une mécanique progressive dans le temps et que cette mécanique montera progressivement à partir de maintenant", a-t-il précisé.
Interrogé sur un retour à la situation d'avant Mitterrand, M. Minc a jugé qu'"aller à 65 (ans) créerait une espèce de traumatisme psychologique" et cela n'est pas nécessaire du fait de la situation démographique.
Et de poursuivre: "Je ne comprends pas la position du Parti socialiste". Le conseiller pensait que le PS "aurait une position cynique, qui consiste à dire +j'hurle mais au fond la droite fait le sale boulot+". "Dire qu'il rétablirait s'il revient au pouvoir la retraite à 60 ans, c'est vraiment nier la loi de la pesanteur" du fait du vieillissement, a-t-il asséné.
Au sujet du recul de l'âge légal qui n'était pas un engagement de campagne du président, M. Minc le justifie en soulignant qu'"il s'est passé un petit quelque chose depuis le 6 mai 2007 (date de l'élection présidentielle, ndlr) je crois, qui s'appelle la crise".
"Je crois que le pays est en train de découvrir le principe de réalité" et un "climat" se créé qui "permet de faire une réforme des retraites à la fois courageuse", sans être "inutilement provocante", d'après lui.
Au sujet de nouvelles ressources pour financer les retraites, M. Minc pense qu'"il faut faire un geste de solidarité" mais "ce geste, si significatif soit-il, n'est évidemment pas à la mesure des milliards d'euros qui manquent".
"Il faut éviter de taxer la classe moyenne supérieure donc ça doit toucher les catégories les plus aisées de la population", estime-t-il.
"On a un tout petit de marge peut-être sur la taxation du capital mais on ne peut pas taxer le capital d'une manière qui le fasse se volatiliser", a-t-il averti.