C’est un Barack Obama à la mine sérieuse et aux traits tirés qui s’est rendu au siège californien de Solyndra à Fremont, banlieue de San Francisco, aux côtés d’Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie, pour y vanter les mérites de l’énergie verte. Le choix de ce fabricant de systèmes photovoltaïques cylindriques était doublement symbolique. Solyndra, qui s’est vue attribué en mars 2009 un prêt de 535 millions de dollars garantis par le Département de l’énergie, fut en effet la première société à avoir bénéficié des largesses d’un oncle Sam décidé à subventionner massivement les énergies vertes. Fremont est aussi le siège d’une usine automobile qui venait de fermer ses portes avant que Tesla, le constructeur de voitures électriques de luxe et Toyota ne décident tout récemment d’unir leurs forces pour sauver l’usine et y fabriquer des véhicules propres.
Mais Barack Obama espérait également amadouer l’opinion publique américaine qui reproche au gouvernement fédéral d’avoir laissé à BP le soin d’enrayer la marée noire dans le Golfe du Mexique au lieu de prendre les choses en main. Qualifiant la marée noire de catastrophe « qui fend le cœur », Barack Obama a pris soin de souligner que cet incident montrait qu’il était plus que jamais nécessaire de développer les énergies alternatives et d’adopter une loi sur le climat dès cette année. L’accueil réservé au président fut cependant mitigé, les Californiens accusant le président de s’être rendu à San Francisco pour lever des fonds pour la campagne de la sénatrice démocrate Barbara Boxer plutôt que pour proclamer sa foi en l’énergie solaire.