Latécoère a demandé à Euronext la reprise de la cotation de son titre, suspendue depuis le 10 décembre 2010, à compter du vendredi 21 mai 2010. L'équipementier aéronautique a en effet conclu un accord avec ses banques à l'issue des discussions engagées depuis le mois de décembre. Elles visaient à renégocier la dette bancaire du groupe compte tenu de capacités de remboursement affectées par les effets conjugués du retournement de cycle, de l'affaiblissement du dollar et des retards enregistrés par les avionneurs sur les grands programmes lancés ces dernières années.
Latécoère a obtenu des banques un accord pour souscrire pour un montant de 71,5 millions d'euros à des obligations convertibles diminuant ainsi de 20% la dette bancaire existante. Le groupe a obtenu le gel en principal du reste de la dette moyen terme jusqu'au 31 décembre 2011 inclus.
Latécoère a obtenu également la confirmation des lignes à court terme jusqu'à cette date. Le groupe a obtenu des banques créancières la mise en place d'instruments de couverture sur le dollar pour un montant complémentaire de 280 millions de dollars permettant d'allonger d'un an la période de couverture existante, c'est-à-dire jusqu'à fin 2012.
Le groupe a rappelé sa volonté d'engager des discussions avec des partenaires stratégiques pour participer à la consolidation du secteur et son intention de renforcer ses fonds propres dès que les conditions du marché le permettront.
Par ailleurs, pour préserver l'intérêt des actionnaires, le directoire proposera de leur attribuer gratuitement des Bons de Souscriptions d'Actions leur permettant pour deux actions existantes de souscrire à une action nouvelle au prix de 10 euros pendant la période de conversion de l'obligation convertible souscrite par les banques.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Fitch considère que les groupes aéronautiques ne sont pas très généreux avec leurs actionnaires. Ainsi, EADS, qui disposait pourtant d'une trésorerie nette de 4 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre, n'a pu en faire profiter ses actionnaires car il doit disposer d'un matelas de sécurité compte tenu des difficultés de l'aviation commerciale et des dépassements de coûts du programme A400M. Le cabinet d'étude PricewaterhouseCoopers estime que la valeur totale des fusions-acquisitions dans l'aéronautique et la défense sur le plan mondial, qui s'est établi à 10 milliards de dollars, a atteint, en 2009, son plus bas niveau depuis dix ans. Sur un marché particulièrement affecté par la crise économique mondiale, les spécialistes s'accordent à penser que l'Asie est un marché porteur. Selon Airbus, les compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique devraient commander environ 8.000 appareils, représentant 1.200 milliards de dollars d'ici à 2028. La demande de la région va représenter un tiers de la demande mondiale durant cette période. La plupart des appareils commandés devraient être des gros-porteurs tels que l'A380.