Berlin veut sanctionner davantage les Etats de la zone euro qui violent les règles budgétaires communes, et confier à la Banque centrale européenne (BCE) ou à des instituts indépendants l'examen préalable de leurs budgets, selon le Handelsblatt mercredi.
Ces propositions de Berlin visent à pallier les insuffisances du Pacte de stabilité et sont divulguées le jour même où la chancelière défend devant la chambre basse du Parlement, le Bundestag, le plan européen de 750 milliards d'euros de soutien à la zone euro qui essuie des critiques en Allemagne.
Côté sanctions, le gouvernement de Mme Merkel est décidé à suspendre le versement de fonds structurels européens aux pays qui ne respectent pas leurs objectifs de réduction des déficits selon un document de travail, cité par le Handelsblatt.
En cas d'infraction grave aux règles de l'Union monétaire, les Etats pourraient se voire retirer pour "au moins un an" leurs droits de vote, L'Allemagne va aussi proposer la mise en place d'une "procédure de mise en faillite" pour les Etats de la zone euro en cessation de paiement, ajoute-t-il.
Le plan allemand comporte également un volet préventif et propose que "les programmes de stabilité des pays de la zone euro (puissent) être soumis à un examen indépendant et plus sévère", qui pourrait être mené "par la Banque centrale européenne ou un cercle d'instituts de recherche indépendants".
"En toute hypothèse, la responsabilité des Parlements nationaux pour leur budget doit toutefois être respectée", ajoute le journal.
La Commission européenne a proposé mercredi dernier de soumettre à partir de 2011 les projets de budget des pays de la zone euro à un examen européen, avant qu'ils ne passent devant les Parlements nationaux.
Cette proposition, qui vise à l'avenir à empêcher des dérives comme celles qu'a connues la Grèce - à l'origine de la crise de confiance qui ébranle aujourd'hui la zone euro - a suscité des critiques en Europe.
De son côté, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a évoqué lundi soir à Bruxelles l'idée de faire inscrire dans la constitution des pays de la zone euro un plafond pour les déficits, comme l'a déjà fait l'Allemagne.
Les ministres des Finances de la zone euro, préoccupés par la chute de l'euro et la crise de confiance qui continue de l'ébranler, doivent se retrouver vendredi pour boucler "les détails techniques" de leur plan de soutien à la monnaie unique.