Un des principaux syndicats espagnols, CCOO, a annoncé vendredi préparer "une mobilisation vaste et soutenue" contre les mesures d'austérité prises mercredi par le gouvernement socialiste, l'autre grand syndicat, UGT, se montrant plus prudent.
"CCOO prépare une mobilisation générale dans la rue et les entreprises" contre les mesures d'austérité, a déclaré ce syndicat proche des communistes à l'issue d'une réunion de ses secrétaires généraux.
Le chef du gouvernement socialiste José Luis Rodriguez Zapatero a annoncé mercredi un cure d'austérité radicale prévoyant notamment une baisse moyenne de 5% des salaires des fonctionnaires dès juin, et le gel de ces salaires et de la revalorisation automatique de certaines retraites en 2011.
Le secrétaire général de CCOO, Ignacio Fernandez Toxo, avait écarté jeudi dans l'immédiat l'hypothèse d'une grève générale nationale contre ces mesures.
Sa confédération a estimé vendredi que "le gouvernement mène le pays au désastre et est en train de dépasser toutes les limites possibles, dans une dynamique qui conduit à la confrontation".
CCOO a répété vendredi le soutien "unanime" à la grève générale convoquée pour le 2 juin dans la fonction publique, à l'appel de la fédération des employés publics de CCOO et celle d'UGT, proche des socialistes.
UGT a également réuni un de ses organes de direction vendredi, la Commission exécutive confédérale, qui a employé un ton moins combatif, tout en appuyant "au maximum" la grève du 2 juin.
UGT "analysera avec l'ensemble du syndicat et à l'unisson avec CCOO (...) une réponse proportionnée et ferme à ces coupes sociales", selon un communiqué.
M. Zapatero a annoncé sa cure d'austérité sous la pression des marchés et des poids lourds de la zone euro, brisant son tabou de ne pas toucher aux dépenses sociales, alors que les déficits publics de l'Espagne ont explosé à 11,2% du PIB en 2009.
Les leaders syndicaux, M. Toxo et Candido Mendez pour UGT, reçus jeudi par M. Zapatero, ont exprimé leur totale opposition à ses mesures d'austérité.
M. Zapatero avait pourtant promis la semaine dernière de ne pas durcir son plan d'austérité de 50 milliards d'euros annoncé en janvier, qui vise à ramener les déficits publics à 3% du PIB en 2013.
Certains investisseurs semblent craindre que l'Espagne ne soit affectée par une crise de la dette comme celle qui a frappé la Grèce et a contraint l'UE et le FMI à voler massivement au secours d'Athènes.