Instaurer une taxe sur les banques, telle qu'elle est envisagée par certains pays, est "prématuré" et pourrait gêner les efforts entrepris pour réguler le secteur, a affirmé mardi le président du Comité de Bâle Nout Wellink.
"Par principe, je ne suis pas opposé" à cette taxe, "mais je pense qu'il est prématuré" de la mettre en place, a affirmé M. Wellink dans un entretien au journal britannique Financial Times.
Pour le patron du Comité de Bâle, qui est chargé de mettre en place de nouvelles normes internationales destinées à assurer la stabilité financière des banques, l'instauration d'une telle taxe "pourrait être un obstacle" aux travaux du Comité.
"Nous devrions d'abord finaliser les propositions (du Comité) et ensuite voir s'il est encore utile d'avoir une taxe supplémentaire", a-t-il précisé.
Les ministres des Finances du G20 ont discuté en avril d'une proposition du FMI de deux taxes sur les institutions financières. L'une s'appliquerait sur le passif des banques, fondée sur le profil de risque de l'établissement, et l'autre sur les profits et rémunérations.
Certains pays, comme le Brésil, le Canada ou la Suisse, estiment qu'une taxation n'est pas nécessaire ou qu'elle n'est pas le meilleur moyen de réguler le risque. Les États-Unis, la France, l'Allemagne ou la Grande-Bretagne, en sont en revanche partisans.
Le Comité de Bâle travaille sur une série de mesures destinées à améliorer la stabilité du secteur et qui doivent être introduites dans deux ans. Elles doivent notamment renforcer la qualité et le niveau des capitaux propres et introduire un ratio d'endettement.
Selon les estimations de la banque centrale des Pays-Bas, ces mesures risquent de coûter jusqu'à 1 point de croissance sur les prochaines années, a précisé le quotidien économique.
"Si cela est le prix pour avoir un système bancaire vraiment solide, le prix n'est pas trop élevé", a souligné M. Wellink, qui est également président de la banque centrale néerlandaise (DNB).
Réagissant aux critiques de certaines banques face à ces mesures, il a averti que "cela pourrait se retourner contre elles si (les banques) protestent trop".