L'euro a enchaîné mercredi les plus bas depuis un an, s'enfonçant sous 1,32 dollar avant de rebondir, sur fond de craintes d'une contagion de la crise grecque au sein de la zone euro confortées par une dégradation de la note souveraine de l'Espagne par l'agence Standard & Poor's.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro reprenait un peu de terrain, à 1,3218 dollar contre 1,3174 dollar mardi à la même heure après être tombé jusqu'à 1,3115 dollar en séance, à son plus bas niveau depuis fin avril 2009.
Il a profité en fin de journée d'un climat plus positif sur les marchés américains, desserrant les rênes de l'aversion pour le risque, tandis que le maintien par la Réserve fédérale américaine de sa politique monétaire a un peu pesé sur le dollar, a expliqué Nick Bennenbroek, de Wells Fargo.
L'euro remontait face à la monnaie nippone à 124,28 yens contre 122,84 yens mardi soir.
Le dollar se reprenait face au yen, à 94,03 yens contre 93,23 yens la veille.
Standard & Poor's a abaissé d'un cran la note souveraine de l'Espagne, de "AA+" à "AA", du fait de craintes sur la situation budgétaire du pays, précipitant la monnaie unique, déjà sous forte pression depuis mardi, dans un nouveau creux.
"La dégradation de la dette souveraine espagnole par Standard & Poor's est un nouveau signal d'alerte montrant que les effets de la crise grecque se propagent. L'abaissement de AA+ à AA signifie que la dette espagnole se situe maintenant deux crans sous la note en or de AAA", a avancé Ben May, économiste chez Capital Economics.
Cette annonce a attisé chez les investisseurs la crainte que la crise de la dette grecque ne fasse tache d'huile en zone euro.
"Nous pourrions voir à présent la contagion s'étendre à l'Irlande et à l'Italie, pour faire le tour des pays +PIIGS+" (Portugal, Italie/Irlande, Grèce, Espagne), a ainsi jugé Phil Mc Hugh, analyste chez Currencies Direct.
Selon lui, l'euro pourrait rapidement passer sous le seuil de 1,30 dollar, à moins que les autorités de la zone euro n'interviennent efficacement pour rassurer les marchés.
Les présidents du Fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) ont d'ailleurs insisté à Berlin sur l'urgence d'aider la Grèce, en appelant aux députés, pour beaucoup encore réticents et selon lesquels les aides atteindraient 120 milliards d'euros d'ici à fin 2012.
"Actuellement, ce que le marché recherche, c'est de la clarté. Et il n'en obtient pas", a constaté David Solin, de Foreign Exchange Analytics.
L'euro était tombé mardi sous 1,32 dollar pour la première fois depuis fin avril 2009, après que Standard & Poor's eut abaissé la note de la Grèce à "BB+", au rang investissements dits spéculatifs, une première pour un pays de la zone euro.
Parallèlement aux pressions sur l'euro, le taux des obligations à 10 ans de la Grèce ont flambé pour la première fois à plus de 10% depuis l'entrée du pays dans la zone euro en 2001.
Vers 21H00 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro, à 86,88 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,5207 dollar.
La monnaie helvétique était stable face à l'euro, à 1,4332 franc suisse pour un euro et en hausse face au dollar à 1,0841 franc suisse pour un dollar.
La monnaie chinoise a terminé à 6,8254 yuans pour un dollar contre 6,8257 yuans la veille.