L'euro se redressait mercredi matin, parvenant même à repasser péniblement au-dessus du seuil de 1,32 dollar, les investisseurs étant provisoirement rassurés par les propos du président de la BCE sur la Grèce sans pour autant écarter un défaut de paiement grec.
Vers 06H00 GMT (08H00 à Paris), l'euro valait 1,3203 dollar contre 1,3174 dollar mardi vers 21H00 GMT. Il est tombé jusqu'à 1,3161 dollar dans la matinée, son plus bas niveau depuis avril 2009.
Les propos rassurants mardi du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, estimant qu'il était "hors de question" que la Grèce ou n'importe quel pays de la zone euro fasse défaut sur ses emprunts, ont permis à la monnaie unique d'enrayer sa chute.
Le président de l'Union européenne (UE), Herman Van Rompuy, a tenté également mercredi de rassurer en affirmant qu'il n'était "pas question de restructurer la dette" de la Grèce et a convoqué un sommet des pays de la zone euro sur la crise grecque aux alentours du 10 mai.
L'euro remontait également face à la monnaie japonaise à 123,07 yens contre 122,84 yens mardi soir.
Le dollar perdait légèrement du terrain face au yen, à 93,21 yens contre 93,23 yens la veille.
L'agence de notation financière Standard & Poor's a semé la panique mardi sur les marchés européens en abaissant de trois crans la note de la Grèce, à "BB+", la reléguant dans la catégorie des investissements spéculatifs. Un peu plus tôt, elle avait révisé en baisse de deux crans celle du Portugal, à "A-".
"L'attention des investisseurs mercredi matin se porte sur l'étendue des répercussions de la dégradation des notes financières grecque et portugaise, par exemple sur les marchés asiatiques", a estimé Barclays Capital dans une note adressée à ses clients.
"La chute du prix des actions devrait mener à la vente du dollar et de l'euro au profit du yen", a ajouté Barclays Capital
Les Bourses d'Asie plongeaient à leur tour mercredi, gagnées par les craintes de propagation de la crise grecque à d'autres pays.
Selon Koon Goh, économiste chez ANZ Bank à Wellington, "les nouvelles dégradations de la note de la Grèce n'étaient qu'une simple question de temps, mais l'action agressive de Standard & Poor's a pris les marchés par surprise".
"Les projecteurs vont maintenant davantage se tourner vers d'autres pays lourdement endettés de la zone euro, et les investisseurs vont probablement exiger des primes de risque plus élevées pour acheter des obligations d'Etat", a-t-il prédit, cité par Dow Jones Newswires.
L'euro a particulièrement souffert du niveau très élevé des taux longs grecs qui étaient à 9,730% mardi soir contre 9,388% la veille au soir et les taux à 2 ans étaient à près de 15%.
Outre la Grèce et le Portugal, l'Espagne et l'Irlande sont considérés comme les pays les plus risqués de la zone euro.
La Grèce est confrontée à la date butoir du 19 mai, à laquelle une obligation grecque souveraine d'une valeur de 9 milliards d'euros arrive à échéance.
Vers 06H00 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro, à 86,52 pence pour un euro, et restait stable face au dollar à 1,5261 dollar.
La monnaie helvétique cédait du terrain face à l'euro, à 1,4334 franc suisse pour un euro, mais progressait face au dollar à 1,0857 franc suisse pour un dollar.
Cours de mercredi Cours de mardi
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06H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3203 1,3174 EUR/JPY 123,07 122,84 EUR/CHF 1,4334 1,4329 EUR/GBP 0,8652 0,8630 USD/JPY 93,21 93,23 USD/CHF 1,0857 1,0875 GBP/USD 1,5261 1,5261