Prise dans la tourmente grecque et dans un mouvement de défiance à l'encontre des pays fragiles de la zone euro, la Bourse de Paris devrait encore ouvrir en baisse mercredi, le contrat à terme sur le CAC 40 perdant 0,54% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance.
Mardi, le marché parisien a connu une journée noire et a lâché 3,82%, enregistrant la pire séance depuis le début de l'année 2010.
La Bourse a décroché violemment en fin d'après-midi, après deux coups de semonces venant de l'agence de notation financière Standard & Poor's, qui a abaissé la note de la dette à long terme du Portugal puis celle de la Grèce qui est désormais reléguée en catégorie spéculative.
Ces deux dégradations ont affolé les marchés boursiers européens, entraîné l'euro sous 1,32 dollar et favorisé une fuite vers les actifs les plus sûrs, notamment les obligations allemandes.
Elles ont également lourdement pesé à Wall Street mardi soir. La Bourse de New York n'a pas échappé aux turbulences de la zone euro: le Dow Jones a perdu 1,90%, repassant sous les 11.000 points, et le Nasdaq 2,04%.
Mercredi, c'est au tour de l'Asie d'être touchée par les problèmes de la zone euro, la Bourse de Tokyo ayant terminé la séance sur une chute de 2,57%.
Dans ce contexte, le marchés en Europe vont épier mercredi les déclarations des pays membres de la zone euro, surveillant une éventuelle inflexion de l'Allemagne, réticente à aider la Grèce avant des élections le 9 mai.
Interrogé à Tokyo, le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy a affirmé que la dette de la Grèce ne serait pas restructurée, ce que redoutent justement les marchés, et a convoqué un sommet des pays de la zone euro sur la crise grecque aux alentours du 10 mai.
Le Fonds monétaire international (FMI) envisage pour sa part de débloquer une aide financière de 10 milliards d'euros supplémentaires à la Grèce, selon le Financial Times. S'il se confirmait, cet appui porterait à 25 milliards d'euros le soutien de l'institution.
VALEURS A SUIVRE:
SOCIETE GENERALE, BNP PARIBAS et CREDIT AGRICOLE pourraient encore être dans l'oeil du cyclone après avoir dévissé de 6 à 7% mardi, victimes des inquiétudes sur une éventuelle restructuration de la dette grecque.
RENAULT a vu son chiffre d'affaires bondir de plus de 28% à 9,072 milliards euros au premier trimestre, grâce au marché des petits véhicules dopé par les aides gouvernementales mais il reste prudent sur l'ensemble de l'année.
UNIBAIL-RODAMCO a enregistré une légère baisse de son chiffre d'affaires au premier trimestre (-0,9%) sur un an à 413,1 millions d'euros, pâtissant d'une baisse des revenus dans le secteur des bureaux.
VIVENDI a annoncé mardi le succès de son offre publique d'achat des actions qu'il ne détenait pas encore dans l'opérateur télécoms brésilien GVT.
RHODIA a enregistré un bénéfice net à 69 millions d'euros au premier trimestre, contre une perte de 134 millions un an plus tôt, pour un chiffre d'affaires en hausse de 28% à 1,18 milliard d'euros.
CFAO (distribution automobile et pharmaceutique en Afrique) a accusé une baisse de 7,2% de ses ventes au premier trimestre à 625,7 millions d'euros.
LAFUMA a enregistré des ventes en baisse de 6,8% au premier semestre de son exercice décalé mais prévoit un résultat opérationnel positif sur la même période.
SEB a publié mardi des revenus trimestriels et une marge opérationnelle en nette progression, profitant d'un fort redressement des volumes de ventes.
Le chiffre d'affaires a progressé de 12,1% à 769 millions d'euros.
TRIGANO a annoncé mardi avoir réduit sa perte nette au premier semestre de son exercice décalé 2009/10 (clos fin février), à 3,2 millions d'euros, et estime que l'exercice en cours sera bénéficiaire.