Pour lâcher le mode de calcul des retraites des fonctionnaires basé sur les six derniers mois de salaires, le gouvernement devra "mettre beaucoup sur la table", a déclaré jeudi Charles Bonissol président de la CGC-Fonction publique, à l'issue d'une rencontre avec le ministre du Travail.
"Nous ne savons pas vraiment ce que le gouvernement a dans son escarcelle", a expliqué M. Bonissol, troisième représentant syndical des fonctionnaires à être reçu jeudi par Eric Woerth et son secrétaire d'Etat George Tron, dans le cadre des consultations sur les retraites, après l'Unsa et la FSU, et avant la CFDT.
"Le ministre nous a promis des rencontres bilatérales avant le 15 mai, donc nous devrions savoir rapidement ce qu'ils nous proposent, ce qu'ils nous mettent sur la table", a-t-il ajouté.
Pour M. Bonissol, "l'essentiel qui devra être traité et réglé dans le cadre de ces négociations sur les retraites dans la Fonction publique est le taux de remplacement (rapport entre le dernier salaire perçu et la pension versée) qui doit être à 70%, en intégrant enfin les primes et indemnités dans le calcul de la retraite".
"Les 6 derniers mois, c'est un acquis de la Fonction publique", a-t-il dit. "Mais dans la mesure où on nous permet d'intégrer les primes dans le traitement servant au calcul des pensions (...) , nous n'excluons a priori aucune marge de manoeuvre", a-t-il expliqué, rappelant que "beaucoup d'agents sont au taquet-plafond bien des années avant de prendre leur retraite".
Les six mois sont "un sujet qui peut être mis sur la table dans la mesure où il y a une véritable négociation", a-t-il ajouté.
"Mais pour lâcher les six derniers mois, il faudra que le gouvernement mette beaucoup sur la table car nous y sommes très attachés. C'est fondamental pour l'ensemble de nos collègue fonctionnaires", a-t-il affirmé.
"L'âge de la retraite, il ne faut pas y toucher", a-t-il par contre insisté. "Si on recule l'âge de départ, cela fera quelques petites économies de surcote ou de décote, mais cela n'aura pas grande influence d'un point de vue budgétaire, a affirmé M. Bonissol. "C'est insignifiant par rapport à l'ire et à la colère que cela va générer pour tous nos collègues. Le jeu n'en vaut pas la chandelle", a-t-il assuré.
Interrogé sur une éventuelle hausse du taux de cotisation des fonctionnaires, il a répondu : "ça peut être négocié si nous avons des compensations suffisantes par ailleurs".
"Le ministre a bien insisté sur l'équilibre entre le public et le privé", mais "je constate qu'on prend régulièrement tout ce qui est le plus désavantageux du privé pour l'appliquer au public, et qu'on ne nous applique jamais les points intéressants et avantageux du privé", a-t-il ironisé.