La première réunion des ministres du Travail et de l'Emploi du groupe des pays riches et émergents du G20, qui s'est achevée mercredi à Washington, a débouché sur une liste de bonnes intentions pour l'emploi.
"Nous avons examiné des manières d'aider les dirigeants du G20 à placer l'emploi au centre de la coordination des politiques économiques", a déclaré lors d'une conférence de presse la secrétaire au Travail américaine, Hilda Solis.
"Dans le même temps nous avons développé une liste de recommandations qui contribueront à atteindre cet objectif ambitieux mais nécessaire", a-t-elle ajouté.
Ces recommandations, au nombre de cinq, ont été présentées au président Barack Obama mercredi, et doivent l'être par chaque délégation à leurs gouvernements respectifs "dans les prochaines semaines".
Il s'agit d'"accélérer la création d'emplois", "renforcer les systèmes de protection sociale et promouvoir des politiques actives d'intégration au marché du travail", de "mettre l'emploi et le combat contre la pauvreté au coeur des stratégies économiques nationales et mondiales", d'"améliorer la qualité des emplois", et de "préparer la main-d'oeuvre aux défis et occasions futurs".
Interrogée pour savoir si les ministres avaient discuté de sujets plus sensibles comme le travail des enfants ou la répression syndicale, Mme Solis a répondu que son ministère travaillait régulièrement sur ces questions.
"Nous continuons à surveiller cela, mais nous savons qu'une partie de notre succès viendra du travail avec les différents pays où nous trouvons qu'il peut y avoir quelques difficultés, pour leur fournir une assistance technique et travailler avec l'OIT (Organisation internationale du travail) et d'autres ONG sur le terrain, qui peuvent nous aider à essayer d'avancer sur certains de ces sujets", a-t-elle expliqué.
Un diplomate informé du contenu des discussions a indiqué à l'AFP que la suite du processus de discussions engagé à Washington était incertaine, certains pays doutant de la possibilité de parvenir à des résultats concrets avec des marchés du travail aussi dissemblables.
"Il n'est pas évident de savoir quelles seront les prochaines étapes, il y a des avis très différents là-dessus", a-t-il constaté.
Le ministre français du Travail Éric Woerth avait dû renoncer au voyage en raison des perturbations du transport aérien dues à l'éruption d'un volcan en Islande, et la délégation française a été menée par l'ambassadeur à Washington, Pierre Vimont.
D'après le texte d'une présentation sur le thème: "Améliorer la qualité des emplois et la protection sociale", transmis à la presse, la France a insisté auprès de ses partenaires sur la nécessité de "veiller à respecter les droits des travailleurs et les conditions de travail"
La France a plaidé en particulier pour "des mécanismes garantissant des salaires minimum, adaptés à la réalité des pays", mesure qu'elle juge "nécessaire pour éviter la spirale de déflation des salaires et des prix".
Le G20 regroupe les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Italie et Japon) et d'autres économies parmi les plus grandes du monde (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie) ainsi que l'Union européenne.
Une réunion de ses ministres des Finances est prévue à Washington vendredi.