Le rouge est toujours la couleur dominante à Wall Street pénalisé par le risque souverain grec. Les investisseurs ont été désagréablement surpris par la révision à la hausse du déficit d'Athènes de 12,7% à 13,6% du PIB pour 2009. Moody's a de plus abaissé sa note d'un échelon à « A3 ». Certaines publications décevantes dans le segment technologique, Nokia et le fabricant de semi-conducteurs Qualcomm, ont également contribué à alourdir l'atmosphère. Peu avant 17h30, l'indice Dow Jones perd 0,79% à 11036,65 points et le Nasdaq Composite 0,78% à 2485,01 points.
Qwest Communications International gagne 3,91% à 5,45 dollars après l'annonce de son rachat par son concurrent CenturyTel pour 10,6 milliards de dollars, par échange d'actions. L'opération, qui réunit le numéro trois du secteur aux Etats-Unis en termes de lignes de téléphone, Qwest, avec le numéro cinq, va créer un géant des télécoms présent dans 37 états. Les opérateurs de téléphonie fixe se regroupent car ils sont confrontés à la baisse du nombre de ligne en raison de la concurrence de la téléphonie mobile et des câblo-opérateurs.
Les chiffres macroéconomiques
Les ventes de logements anciens pour le mois de mars sont ressorties à 5,35 millions aux Etats-Unis en rythme annuel, à comparer avec un consensus Reuters de 5,28 millions. Le chiffre de janvier a été révisé de 5,02 à 5,01 millions.
Aux Etats-Unis, le département du Travail a comptabilisé 456 000 nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière contre un consensus de 450 000. La semaine précédente 480 000 inscriptions avaient été enregistrées.
Les prix à la production ont augmenté de 0,7% au mois de mars aux Etats-Unis, là où le marché tablait sur une hausse de 0,5%. Les prix à la production 'core' sont en hausse de 0,1%, en ligne avec les anticipations.
Les valeurs à suivre
AMGEN
Amgen a publié un bénéfice trimestriel en hausse et supérieur aux attentes mais annoncé que ses résultats annuels seraient dans le bas de sa fourchette de prévision en raison de la réforme de l'assurance-santé aux Etats-Unis. Sur les trois premiers mois de l'exercice 2010, la société de biotechnologie américaine a dégagé un bénéfice net en hausse de 15% à 1,17 milliard de dollars, ou 1,18 dollar par action. Hors coûts exceptionnels, le BPA ressort à 1,30 dollar, au-dessus du consensus Thomson-Reuters de 1,23 dollar. Le chiffre d'affaires a progressé de 9% à 3,59 milliards de dollars.
AMR
AMR, la maison-mère de la compagnie aérienne American Airlines, a publié une perte de 505 millions de dollars au premier trimestre, soit 1,52 dollar par action. C'est 35% de plus que sur la même période l'année précédente : AMR avait avait alors perdu 375 millions, soit 1,35 dollar par action. En excluant une charge exceptionnelle liée à la dévaluation du bolivar vénézuélien, la perte s'élève à 1,36 dollar. Les analystes tablaient sur une perte plus faible, de 1,31 dollar par action. Le chiffre d'affaires a pourtant progressé de 4,7% dans le même temps, à 5,068 milliards de dollars.
EBAY
EBAY
EBay a dévoilé hier soir des prévisions décevantes. Le numéro un mondial des enchères en ligne vise un bénéfice par action compris entre 37 cents et 39 cents et un chiffre d'affaires de 2,15 à 2,20 milliards de dollars pour le deuxième trimestre. Le consensus Thomson Reuters s'établissait à respectivement 40 cents et 2,21 milliards de dollars. Au premier trimestre, le bénéfice net a progressé de 11% à 398 millions de dollars, soit 30 cents par action. Hors éléments exceptionnels , le bénéfice par action est ressorti à 42 cents, soit 1 cent de mieux que le consensus Thomson Reuters.
PEPSICO
Soutenu par les ventes robustes de ses snacks et par les ventes de sodas dans les pays émergents, Pepsico a réalisé au premier trimestre de son exercice 2010 un bénéfice net en hausse de 26%, supérieur aux attentes de Wall Street. Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net s'est établi à 1,43 milliard de dollars, ou 89 cents par action. Les analystes tablaient en moyenne sur un BPA de 75 cents. Le chiffre d'affaires du rival de Coca-Cola a grimpé de 13% à 9,37 milliards de dollars.
PHILIP MORRIS
Philip Morris International a publié des résultats trimestriels en hausse de 15% à la faveur de la hausse des prix, mais ces résultats ressortent inférieurs aux attentes en raison de la pression fiscale et de la faiblesse de l'économie. Le vendeur de la marque Marlboro hors Etats-Unis a réalisé sur les trois premiers mois de 2010 un bénéfice net de 1,7 milliard de dollars, ou 90 cents par action. Le chiffre d'affaires a grimpé de 17% à 15,59 milliards de dollars. Le fabricant de cigarettes a confirmé son objectif de BPA 2010 compris entre 3,75 et 3,85 dollars. Le consensus vise 3,84 dollars.
QUALCOMM
Le spécialiste des semi-conducteurs pour les téléphones portables Qualcomm a dévoilé des prévisions décevantes pour le troisième trimestre. Il table sur un bénéfice par action pro forma (c'est-à-dire hors les résultats de son activité d'investissements stratégiques) et hors éléments exceptionnels compris entre 51 et 55 cents et des ventes de 2,7 à 2,75 milliards de dollars. Le consensus Thomson Reuters était de respectivement 55 cents et 2,7 milliards de dollars.
STARBUCKS
Starbucks a publié un bénéfice trimestriel multiplié par plus de 8 à la faveur du retour des clients dans ses boutiques et de l'impact positif des réductions de coûts engagées. Sur les trois premiers mois de 2010, la chaîne de cafés a vu le nombre de ses clients augmenter pour la première fois depuis 13 trimestres. Le groupe a réalisé un bénéfice net de 217,3 millions de dollars ou 28 cents par action, à comparer à un bénéfice net de seulement 25 millions, ou 3 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 29 cents, au-dessus des 25 cents du consensus.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.