Départs hâtifs de ministres, nombreuses chaises vides: les cendres volcaniques paralysant le ciel européen ont fortement perturbé samedi une réunion des ministres européens des Finances à Madrid et une rencontre avec leurs homologues asiatiques.
La ministre française de l'Economie Christine Lagarde et le secrétaire d'Etat allemand aux Finances Jörg Asmussen ont choisi de quitter précipitamment la capitale espagnole, sans donner les conférences de presse prévues samedi à la mi-journée.
De même, le ministre italien de l'Economie Giulio Tremonti a anticipé son départ samedi matin, tout comme le Commissaire européen aux services financiers Michel Barnier, qui n'a pas participé à la conférence de presse finale de la réunion des grands argentiers européens samedi à la mi-journée.
La paralysie du transport aérien s'est encore aggravée samedi dans tout le nord et l'est de l'Europe, plusieurs pays prolongeant la fermeture de leur espace aérien en raison d'un énorme nuage de cendres craché par un volcan islandais.
Il se déplaçait samedi vers le sud de l'Europe, et une partie de l'espace aérien espagnol a été fermé, sans que cela affecte pour autant le trafic espagnol.
Le Président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet recherchait aussi samedi des "alternatives" à l'avion pour regagner Francfort (Allemagne), a-t-on appris auprès de ses services.
La réunion entre les ministres européens et leurs homologues asiatiques (Asem), prévue samedi après-midi et dimanche matin, a vu le nombre et le rang des participants largement réduits, plusieurs délégations asiatiques n'ayant pu faire le voyage.
De nombreuses chaises sont restés vides au début de la réunion samedi après-midi.
La Chine, le Japon, le Pakistan, la Russie, le Vietnam, le Laos, la Mongolie et le Cambodge n'étaient pas représentés.
Parmi les pays qui l'étaient, seuls quatre sur dix l'étaient par un membre du gouvernement, ministre ou vice-ministre (Indonésie, Corée du sud, Malaisie et Birmanie).
Les autres, dont l'Inde, étaient représentés soit par des diplomates en poste en Europe, soit par des fonctionnaires.
La ministre des Finances espagnole Elena Salgado a invité samedi ses homologues européens à rester pour le week-end s'ils n'arrivaient pas à repartir.
Elle a déclaré que l'impact économique de ce nuage de cendres n'avait pas été évoqué lors de la réunion des ministres européens, mais que les difficultés rencontrées par les participants pour voyager avaient été abordées.
La fièvre des moyens de transport s'est également emparée des dizaines de journalistes venus spécialement à Madrid de plusieurs villes européennes, notamment de Bruxelles.
Face à la quasi impossibilité de trouver un billet de train ou de louer une voiture, ils ont sollicité la présidence espagnole de l'UE, qui envisage d'affréter un bus pour relier la capitale belge.