UBS a abaissé sa recommandation de Neutre à Vendre et relevé son objectif de cours de 40 euros à 41 euros sur Dassault Systèmes. Le bureau d'études estime que l'éditeur de logiciels est bien valorisé, étant donné sa croissance limitée. « Bien que le management soit optimiste sur la progression des marges d'IBM PLM au cours des deux prochaines années, nous continuons de nous interroger sur les perspectives de croissance, et notons que sur une base pro forma la croissance organique de Dassault et d'IBM PLM combinés semble avoir été faible depuis un certain temps », écrit le broker.
Des ajustements au niveau des taux de change ont conduit l'analyste à relever sa prévision de bénéfice par action de 2% à 2,12 euros, ce qui s'est répercuté sur son objectif de cours.
Le bureau d'études fait remarquer que les prévisions de résultats du groupe pour le premier trimestre étaient prudentes et pourraient donc être dépassées. Il s'attend également à ce que Dassault Systèmes fasse de nouveau preuve de prudence concernant ses objectifs pour le deuxième trimestre.
Au sein du secteur des éditeurs de logiciels en Europe, UBS favorise l'allemand SAP, spécialiste des logiciels de gestion pour entreprises.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Dassault Systèmes est le leader mondial des solutions de gestion du cycle de vie des produits (PLM).
- Le 'business model' du groupe et la qualité de son management offrent une bonne visibilité sur l'activité.
- La concurrence est faible car les barrières à l'entrée sont très fortes.
- Plus de la moitié du chiffre d'affaires des logiciels provient des recettes de licences et est à ce titre relativement récurrente.
- Dassault Systèmes va pouvoir renforcer son profil de croissance grâce à l'élargissement du champ d'action de ses produits et de sa base de clientèle.
- La situation financière est saine
Les points faibles de la valeur
- Les marchés de la CAO et de la FAO sont matures.
- Le groupe réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires en dollar américain, ce qui le pénalise en cas de baisse du billet vert. Il affiche également une grande sensibilité au yen.
Comment suivre la valeur
- A l'image du secteur informatique dans son ensemble, le marché des logiciels dépend des budgets informatiques des entreprises, eux-mêmes fonction de la conjoncture économique. Les entreprises placent de plus en plus le retour sur investissement au centre de leurs préoccupations.
- Le groupe va racheter à IBM des activités de distribution de logiciels de simulation du PLM pour environ 400 millions d'euros. Cette acquisition devrait être relutive.
- Le titre pourrait retrouver un intérêt spéculatif à moyen terme si Serge Dassault (43% du capital) souhaite terminer la restructuration de ses participations.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Certains logiciels sous licence résistent encore, Microsoft bénéficiant d'une position concurrentielle très forte dans l'informatique grand public grâce à son système d'exploitation Windows. Néanmoins, le développement des logiciels libres (pour lesquels chacun peut accéder aux lignes de code) ne se dément pas. En France, les entreprises et les administrations recourent énormément à ce type de logiciels. Selon le cabinet d'étude Markess, 96% des personnes interrogées dans les administrations y ont eu recours en 2009. Le chiffre d'affaires de cette activité devrait fortement croître, à un rythme annuel de 16,5% entre 2009 et 2011, et ainsi atteindre 3 milliards d'euros, contre 2,1 aujourd'hui. Le logiciel libre a investi de nombreux domaines, notamment les systèmes d'exploitation pour téléphones mobiles (avec l'Android de Google), les outils d'internet (le navigateur Firefox), et les logiciels embarqués (dans les voitures). Le succès des logiciels libres est illustré par l'essor du navigateur Firefox, développé par une fondation à but non lucratif, Mozilla. Cinq ans après son lancement, il est utilisé par un internaute sur quatre dans le monde. Il grignote peu à peu des parts de marché au détriment d'Internet Explorer de Microsoft : sa part de marché atteignait début novembre 24% contre 64,7% pour Microsoft.