Le plan local d'urbanisme (PLU) de la commune d'Aléria (Haute-Corse), prévoyant le passage d'une zone naturelle en zone à urbaniser, a été retiré par la municipalité sous la pression d'associations de défense de l'environnement, qui avaient présenté un recours devant le tribunal administratif de Bastia, a-t-on appris vendredi auprès de la mairie.
La municipalité d'Aléria, sur la côte orientale de l'île, n'a pas attendu la décision du tribunal administratif de Bastia, saisi par les associations U Levante et U Polpu, pour retirer le PLU contesté. Les deux associations ont annoncé se désister de leur action en justice.
Ce plan prévoyait de faire urbaniser une zone naturelle en bord de mer classée espace remarquable et située dans la bande des cent mètres à partir du rivage.
En février, le tribunal administratif de Bastia avait annulé le PLU de Sartène (Corse-du-Sud) qui prévoyait l'urbanisation illégale de quelque 250 hectares, essentiellement sur le littoral.
U Levante, une autre association de défense de l'environnement, Le Garde, et le Collectif pour l'application de la loi littoral avaient espéré dans un communiqué que cette décision "donnerait à réfléchir à d'autres mairies, auxquelles il est tout simplement demandé d'appliquer les lois de l'urbanisme, dont la loi littoral et la loi sur les terres agricoles".
Elles avaient également vu dans cette annulation pour violations du code de l'urbanisme, de la loi littoral et du schéma d'aménagement de la Corse un "signe pour l'Etat afin que son contrôle de légalité devienne une réalité".
Elles avaient espéré que l'Etat "défère plus systématiquement les PLU illégaux" et regretté que "des permis de construire sur des zones déclarées inconstructibles par le jugement aient pu être accordés".