Après plusieurs années d'euphorie, l'activité économique a marqué le pas en 2009 en Nouvelle-Calédonie, mais les indicateurs sont cependant bien orientés pour 2010, a indiqué jeudi l'Institut d'émission d'Outre-mer (IEOM).
"Le taux de croissance des dernières années se situait entre 4 et 5%. Nous l'estimons à 2% en 2009, ce qui demeure tout à fait favorable", a indiqué Thierry Beltrand, directeur de l'IEOM en Nouvelle-Calédonie.
Le territoire, situé à 1.500 km à l'est de l'Australie, se trouve en décalage avec l'économie mondiale car il avait jusqu'alors bien résisté à la crise internationale.
Selon l'Institut, ce repli est notamment du à "un manque de confiance" des acteurs économiques, en raison des élections territoriales en mai 2009, de troubles sociaux en août mais également de l'épidémie de grippe A ou encore du vote de la nouvelle loi sur le développement économique des outre-mers (Lodeom).
L'emploi, la consommation des ménages ainsi que l'investissement des entreprises sont en baisse, mais demeurent à des niveaux positifs.
Ainsi, même s'il s'agit du plus faible niveau depuis 2003, l'économie calédoniennne a créé en 2009, plus de 1.500 emplois salariés. L'inflation est en recul, passant de 3,7% à 0,2%.
L'industrie minière du nickel, dont l'archipel détient un quart des ressources mondiales, a connu un début d'année 2009 en berne à cause de la chute des cours, mais leur rebond en fin d'année permet d'aboutir à un exercice "en demi-teinte".
En revanche, les secteurs de l'aquaculture (crevettes) et du tourisme - la barre symbolique des 100.000 visiteurs n'a pas été franchie en 2009 - enregistrent des mauvaises performances.
"Sur les trois-quatre prochaines années, nous pensons que la croissance va être forte, en raison de grands projets en cours comme les infrastructures des Jeux du Pacifique 2011, le Médipôle, le nouvel aéroport et le chantier d'une usine métallurgique dans le nord", a anticipé M. Beltrand.
Grâce au développement de son industrie minière, qui irrigue de nombreux secteurs d'activité, et aux transferts publics, l'économie calédonienne est la plus dynamique de l'outre-mer.