Vicat a publié en 2009 un résultat net part du groupe de 191 millions d'euros, en baisse de 22,2% à périmètre et change constants et de 22% en données publiées. Dans le même temps, le chiffre d'affaires consolidé a atteint 1,896 milliard d'euros, en baisse de 9,1% à périmètre et change constants. Le résultat opérationnel a chuté de 18,5% à 322 millions d'euros. La marge opérationnelle s'établit à 17% contre 19,1% en 2008. Le cimentier évoque des résultats «solides» et se félicite de la «très bonne résistance de ses niveaux de marge». Le dividende proposé sera maintenu à 1,50 euro par action.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Vicat est un cimentier totalement intégré : 45% de son chiffre d'affaires est réalisé dans le ciment et 40% dans le béton prêt à l'emploi, avec des réserves géologiques correspondant à cent ans de production.
- Le groupe a su privilégier l'investissement local en vue d'obtenir des parts de marché dominantes et donc un fort pouvoir sur les prix, plutôt que l'acquisition de groupes entiers trop chers.
- Sa rentabilité sur capitaux investis et fonds propres est parmi les meilleures du secteur. Son niveau d'endettement reste très modéré.
- Le groupe a axé sa stratégie de développement sur les pays émergents en forte croissance. Il construit directement des usines dans ces zones.
- Le groupe bénéficie d'un actionnariat familial très fort. La septième génération de la famille Vicat est au commande. Mais le flottant a récemment été sensiblement élargi, de 5% à 30%.
Les points faibles de la valeur
- La hausse du prix de l'énergie, ainsi que celle des prix du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe.
- L'implantation du groupe au Kazakhstan (9% du chiffre d'affaires) et en Afrique-Moyen Orient (14% du chiffre d'affaires) l'expose à des risques géopolitiques.
Comment suivre la valeur
- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. Ils sont soumis à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat.
- Le groupe s'est engagé dans une politique d'accroissement de ses capacités de production, de 50% d'ici 2010, pour faire face à la demande dans les pays émergents. L'Inde et l'Asie sont prioritaires.
- La valeur offre un faible rendement et ne présente pas de caractère spéculatif, son capital étant verrouillé.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les acteurs doivent s'adapter à deux défis : la crise et un meilleur respect de l'environnement. Pour affronter la crise, la plupart, à l'instar de Saint-Gobain, ont mis en place des plans de réduction des coûts. Quant au respect de l'environnement, selon les objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement, la consommation énergétique moyenne du parc de bâtiments, estimée à 240 kWh/m2/an, doit être ramenée à 50 kWh/m2/an en 2050. Les acteurs du secteur de la construction comme de celui des matériaux de construction innovent pour satisfaire ces exigences. Ainsi Lafarge et Bouygues Construction ont coopéré pour créer une nouvelle gamme de bétons isolants prêts à l'emploi, Thermedia. Ce produit diviserait par trois la conductivité thermique par rapport à un béton standard et limiterait donc les déperditions thermiques des bâtiments. Il ne sera lancé qu'en septembre 2011. Lafarge et Bouygues avaient déjà mis au point dans le passé un béton léger, le Ductal. Les distributeurs de matériaux s'adaptent également, et commercialisent de nouveaux matériaux, en particulier les panneaux photovoltaîques.