Les Conservateurs britanniques ont repris de l'avance sur le Labour de Gordon Brown dans les intentions de vote aux prochaines législatives, selon deux sondages publiés mardi qui confirment toutefois la menace d'un parlement sans majorité absolue.
Longtemps distancé par les Tories, le parti travailliste a entamé ces derniers mois une spectaculaire remontée, réduisant son retard à deux points dans une enquête YouGov pour le Sunday Times, ce qui permettrait à Gordon Brown de se maintenir au pouvoir.
Mardi matin, l'Independent a publié un sondage donnant aux Tories une avance de cinq points, avec 37% des intentions de vote contre 32% au Labour et 19% aux Libéraux-démocrates. L'enquête de l'institut ComRes a été menée auprès de 1005 adultes entre le 26 et le 28 février.
En raison des effets du scrutin majoritaire à un tour et d'un découpage électoral plus favorable au Labour, les Travaillistes obtiendraient avec un tel score 17 sièges de plus que les Conservateurs, mais n'auraient pas de majorité absolue lors des prochaines législatives, prévues d'ici juin, relève le quotidien.
Un autre sondage, publié mardi par le Sun, donne aux Conservateurs de David Cameron une avance de 7 points (39%, +2) sur le Labour (32%, -3). Contrairement à l'enquête ComRes, réalisée en fin de semaine dernière, ce sondage Yougov auprès de 1.505 adultes a été effectué lundi et mardi, soit après le discours de M. Cameron lors du "congrès de printemps" de son parti, dimanche à Brighton (sud), au cours duquel il a tracé les grandes lignes de son programme.
Une telle avance de sept points, si elle se concrétisait dans les urnes, ferait cette fois des Conservateurs le principal parti à la chambre des Communes, mais toujours sans majorité absolue, relève le quotidien populaire.
La perspective d'un "hung parliament" où aucun parti ne dispose d'une majorité absolue, obligeant à des alliances à géométrie variable avec de petites formations, inquiète tant les états-majors des grandes formations que les marchés.
La livre sterling s'effondre ainsi depuis plusieurs jours, sur fond de craintes qu'un gouvernement privé de majorité absolue n'ait pas les coudées franches pour redresser rapidement les finances publiques.