France Télécom a publié jeudi un chiffre d'affaires et un bénéfice net 2009 en baisse, dévoilant une équipe de direction renouvelée après la vague de suicides de salariés qui l'a secoué ces derniers mois et promettant un nouveau projet stratégique avant l'été.
Son chiffre d'affaires a baissé de 3,7% à 45,94 milliards d'euros, un chiffre qui exclut ses activités en Royaume-Uni qui vont être fusionnées avec T-Mobile, tandis que son bénéfice net a reculé de 26,3% à 2,997 milliards.
Des chiffres salués en Bourse où le titre gagnait 1,96% à 17,17 euros vers 9h45, la plus forte hausse du CAC40, dans un marché en baisse de 0,39%.
A base comparable, le chiffre d'affaires diminue de 1,9% et le bénéfice net glisse de 6,4%.
Ses revenus, en incluant sa filiale britannique, atteignent 50,95 milliards d'euros, en baisse de 4,7%, un chiffre en ligne avec les attentes du consensus de DowJones Newswires, qui tablait sur 50,89 milliards.
Son bénéfice est en-dessous des attentes car DowJones prévoyait 3,68 milliards.
En France, l'opérateur s'est renforcé dans la téléphonie mobile, porté par le succès des iPhones dont il a vendu un peu plus d'un million d'unités en 2009: il compte 26,3 millions de clients, sur un marché total évalué à 61,5 millions de clients par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
En revanche, il a plus de mal à recruter dans l'internet, où il avait fin décembre 8,9 millions de clients haut débit, soit 47,8% du parc, mais en ne captant que 29,2% des nouveaux clients au quatrième trimestre.
En 2010, l'opérateur historique français vise un chiffre d'affaires "globalement stable" par rapport à 2009, à base comparable et hors effets de la régulation qui devraient être d'un milliard d'euros selon lui.
Le "groupe confirme ses ambitions financières pour 2010 et 2011", c'est-à-dire de générer 8 milliards d'euros de liquidités par an, a souligné dans une conférence téléphonique le directeur financier Gervais Pellissier.
France Télécom a dépassé cet objectif en 2009, générant 8,35 milliards.
"Au moment de passer le témoin à Stéphane Richard, je voudrais partager ces succès avec l'ensemble des salariés du groupe", commente dans un communiqué le PDG Didier Lombard, qui lui cède les rênes opérationnelles du groupe le 1er mars, pour ne garder que la présidence de l'entreprise.
"Il nous faut maintenant réconcilier performance économique et ambition sociale tout en préservant notre leadership en matière d'innovation", a estimé M. Richard, alors que l'opérateur traverse depuis plusieurs mois une crise, avec une trentaine de suicides de salariés en deux ans.
"Nous avons entamé un travail de refondation de l'entreprise", a-t-il ajouté, précisant que "ce projet, qui sera annoncé avant l'été, a pour objectif de remettre clients et salariés au coeur des préoccupations de l'équipe dirigeante", dont la composition a été modifiée.
Stéphane Richard a fait appel à trois personnalités extérieures, Christine Albanel, ancienne ministre de la Culture, Pierre Louette, PDG de l'AFP, et Bruno Mettling, de la Banque Populaire, pour renouveler l'équipe de direction.