Dans le cadre d'une enquête nationale sur de possibles fraudes à la retraite anticipée, 60 demandeurs sont à ce jour revenus sur leurs déclarations dans les Bouches-du-Rhône (sur 402 dossiers en cours de contrôle dans ce département), a-t-on appris lundi auprès de la Caisse régionale d'assurance maladie Sud-Est.
En octobre, le gouvernement et la Caisse nationale d'assurance vieillesse avaient annoncé qu'au niveau national environ 1.100 personnes étaient soupçonnées d'avoir fraudé.
Dans les Bouches-du-Rhône, dans "l'enquête menée dans le cadre des régularisations de cotisations, 60 personnes à ce jour se sont rétractées auprès de l'Urssaf. Sur ces 60 personnes, on avait 23 personnes déjà en paiement à la Cram du Sud-Est pour lesquelles on a procédé à une suspension de leurs droits", a indiqué à l'AFP une responsable de la Cram Sud-Est chargée de la lutte contre la fraude.
Selon elle, la rétractation peut être "celle du bénéficiaire ou celle de ses deux témoins" que compte obligatoirement chaque dossier.
A partir de 2004, une simple attestation sur l'honneur était devenue suffisante pour prouver un emploi dans les années 1960 et racheter des trimestres, contre auparavant la nécessité de produire un certificat de l'employeur.
Les fraudes touchent "à la fois des entreprises publiques et privées", a précisé la Cram, confirmant la présence parmi les fraudeurs de salariés d'Eurocopter et de l'Urssaf. "Des organismes de sécurité sociale sont aussi concernés par ces suspicions", a-t-elle ajouté.
Sur les 342 dossiers qui n'ont pas connu de rétractations, "la suspicion persiste" et les trois acteurs de chaque dossier vont être auditionnés, selon la même source.
Une cinquantaine de personnes des Bouches-du-Rhône ont été entendues fin septembre, dont des salariés d'Eurocopter. Les policiers les ont interrogées sur leurs rachats de trimestres et d'éventuelles filières de fraude notamment à l'Urssaf.
En 2008, l'Urssaf du département avait déposé deux plaintes contre X mettant en cause 22 salariés dont 11 de ses employés, partis en retraite anticipée et soupçonnés de fausses déclarations.
Dans ce même dossier, la Cram Sud-Est a déposé plainte contre X en décembre.