L'assureur français Axa devrait publier jeudi des résultats annuels en nette amélioration, grâce au rebond des marchés et au redémarrage de l'assurance vie, relativisés par la baisse de rentabilité en dommage et les difficultés de la filiale américaine AllianceBernstein.
L'effet de comparaison devrait être particulièrement favorable à Axa au deuxième semestre, qui s'était conclu en 2008 sur une perte nette de plus d'un milliard d'euros, conséquence de la crise financière.
En 2009, les analystes anticipent un bénéfice de deux milliards d'euros environ sur les six derniers mois de l'année.
Les bénéfices, attendus autour de 3,3 milliards d'euros sur l'ensemble de l'exercice, devraient être portés par les produits financiers (produits générés par le placement des primes collectées) et le rebond de l'assurance vie.
Les produits financiers devraient être dopés par le rebond des marchés. Les analystes estiment, par ailleurs, que malgré la taille imposante de son portefeuille d'obligations d'Etats, Axa n'aura pas souffert des récentes turbulences liées à la situation de la Grèce.
"Leur portefeuille est très diversifié et ils ont tendance à conserver les titres jusqu'à maturité" ce qui les prémunit contre des variations à court terme, explique Charles Graham d'ING Financial Markets.
Fin 2008, l'assureur avait beaucoup souffert de la désaffection des épargnants, qui s'étaient massivement reportés vers des placements de court terme, comme le Livret A.
Axa France, qui pesait un peu plus du quart du chiffre d'affaires du groupe au premier semestre en assurance vie, a annoncé fin janvier une hausse de ses revenus de 14,5% sur l'année, soit mieux que le marché (12%).
Pour autant, la filiale américaine de conseil financier et gestion d'actifs AllianceBernstein, qui avait déjà connu des difficultés en 2008, ternit un peu l'ensemble de l'activité vie, épargne et retraite.
Son résultat, déjà publié, est en baisse d'un tiers et a souffert de nouveaux retraits de fonds de la part d'investisseurs et d'épargnants au cours de l'année. Un mouvement qui s'est poursuivi en janvier 2010, selon les chiffres communiqués la semaine dernière.
"La marque AllianceBernstein reste confrontée à d'importantes difficultés et il existe, pour nous, un risque de nouveaux retraits de la part d'investisseurs institutionnels en 2010", estime Emmanuelle Cales, analyste de Société Générale, dans une note.
Côté dommage, Axa devrait enregistrer une légère progression de son chiffre d'affaires mais aussi une dégradation de sa rentabilité, à l'instar de l'ensemble de la profession.
Elle s'explique par l'augmentation de la fréquence des sinistres, consécutive à une série de petits événements climatiques, ainsi qu'à une hausse du nombre d'accidents de la route et du coût des réparations.
Les marchés attendront, par ailleurs, des indications sur l'opération de désengagement des activités australiennes ainsi que sur les perspectives liées à la réforme réglementaire dite Solvabilité II.