Le titre UBS recule de 2,19% à 13,86 francs suisses aujourd'hui, sous-performant largement l'indice DJ Stoxx européen des banques, qui avance pour sa part de 2,45%. L'établissement suisse, qui a publié ses résultats du quatrième trimestre 2009, a pourtant dévoilé des bénéfices largement supérieurs aux attentes sur la période. Mais les comptes de la banque zurichoise sont marqués par des sorties de fonds colossales qui font redouter une perte de confiance de la clientèle.
Sur les trois derniers mois de l'année, UBS a dégagé un bénéfice net de 1,205 milliard de francs suisses, soit 817 millions d'euros, alors que les analystes tablaient sur un bénéfice de 416 millions de francs seulement. Cette performance permet par ailleurs à UBS de mettre fin à une série de quatre trimestres terminés dans le rouge.
Sur l'ensemble de l'année, UBS accuse une perte de 2,73 milliards de francs suisses à comparer à un résultat négatif de 21,3 milliards de francs en 2008.
Les investisseurs s'inquiètent toutefois de la forte hausse des sorties de fonds, qui ont atteint 56,2 milliards de francs suisses au quatrième trimestre contre 36,7 milliards au troisième trimestre. Ces sorties ont totalisé 33,2 milliards de francs pour la seule activité «Gestion de patrimoine et banque suisse», là où le marché attendait un chiffre de 14 milliards d'euros.
Cette hémorragie s'explique par l'effet de la crise des subprimes sur la confiance de la clientèle, mais également par les démêlés judiciaires de l'établissement avec Washington concernant les affaires de fraude fiscale ainsi que les fortes pressions qui pèsent sur le secret bancaire.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le Comité de Bâle, qui vise à réformer le secteur bancaire, désire renforcer la qualité et la transparence du capital de base Tier-1 (noyau dur du capital), pour permettre aux banques de mieux absorber d'éventuelles pertes. Si, sous Bâle 2, les banques pouvaient ne détenir que 2% de capital rapportés à leurs actifs pondérés, les régulateurs surveilleront à l'avenir davantage la qualité des fonds propres retenus dans le calcul du Tier-1. Un nouveau ratio, dit d'effet de levier, sera introduit pour éviter un trop fort endettement des banques. Avant même de connaître précisément le niveau des exigences imposées par les régulateurs, un certain nombre de banques françaises ont récemment consolidé leurs fonds propres, à l'image de BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE. Ailleurs, DnB NOR, BBVA, Intesa, Unicredit, ont également fait appel au marché. Ces décisions font suite à la mise en place du calendrier établi lors du G20 de Pittsburgh, qui prévoit de définir de nouvelles règles sur la qualité et le montant des fonds propres l'an prochain, pour les appliquer d'ici fin 2012.