Une offre d'animation de messagerie rose publiée par Pôle emploi suscite des remous auprès des syndicats qui la jugent "limite" et révélatrice du désordre chez Pôle emploi alors que la direction affirme que celle-ci est "légale" et rejette la faute sur l'employeur.
Cette annonce d'animation qui proposait un "CDI, débutant accepté, pour un salaire mensuel de 1.400 à 2.000 euros" s'était transformée face au demandeur d'emploi en une proposition d'emploi de "strip-teaseuse".
Une jeune femme qui avait répondu à l'annonce affirme qu'on lui a proposé de "s'effeuiller" devant une webcam dans un salon individuel, selon l'édition de vendredi du Parisien qui a révélé l'affaire.
"On ne peut pas dire qu'il y ait prostitution, mais c'est limite, on ne sait pas ce qu'il advient derrière", a déclaré à l'AFP Stéphane Guillou de la CGT, affirmant "qu'il y a aussi des limites à ce qu'on peut considérer comme une offre raisonnable d'emploi".
Pour Philippe Sabater, de la FSU, le service public "sert de rabatteur" à un employeur "qui joue les petits malins" et "détourne l'offre" une fois qu'il reçoit le demandeur d'emploi.
Selon lui, "c'est la désorganisation de Pôle emploi qui est à l'oeuvre ici et les conditions extrêmes de travail que les collègues subissent. On nous demande d'être des shivas (la déesse hindoue pourvue de multiples bras, ndlr). Les dérives viennent de là".
Pour la direction de Pôle emploi, cette annonce correspond "à une offre légale émanant d'une entreprise dont l'activité est également légale et ne porte aucun critère discriminant (ni âge, ni sexe...)".
Elle précise dans un communiqué que "dans ce cas, l'employeur a modifié au moment de l'entretien avec les candidats les critères du poste" et qu'"il est de la responsabilité des employeurs de respecter les critères de postes décrit dans les offres confiées à Pôle emploi".