Les futures sur indices prédisent un nouveau recul des marchés européens aujourd'hui après le fort repli de Wall Street jeudi. Les investisseurs s'inquiètent tujours de la situation financière de plusieurs pays européens. Les chiffres hebdomadaires moins bons que prévu hier aux USA sur le front de l'emploi contribuent également à alimenter les craintes du marché. Les chiffres du marché de l'emploi pour le mois de janvier aux Etats-Unis, qui seront publiés à 14h30, sont donc attendus avec d'autant plus d'attention par les investisseurs.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay note la formation d'un grand corps noir de 105 points. Le marché parisien avait pourtant débuté la séance au-dessus des 3800 points avant de subir de violents dégagements provoqués par la crainte des investisseurs concernant la propagation de la crise financière en Europe du sud. L'analyse des chandeliers japonais montre que les intérêts vendeurs ont repris le contrôle du marché qui se dirige maintenant vers 3610 et 3687 points. Les cours testent maintenant le seuil des 3687 points. La rupture de ce niveau militerait pour la poursuite du mouvement en direction des cibles. Pour les jours à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son biais négatif.
Les valeurs à suivre
LVMH
LVMH Moêt Hennessy Louis Vuitton a réalisé en 2009 des ventes de 17,1 milliards d'euros, en baisse de 1%. Le résultat opérationnel courant s'est élevé à 3 352 millions d'euros, faisant ressortir une marge opérationnelle courante de 20 %. Le résultat net part du groupe s'est établi pour sa part à 1 755 millions d'euros. L'activité Mode et Maroquinerie a réalisé une croissance de 5 % de ses ventes en 2009. Le résultat opérationnel courant s'est établi à 1 986 millions d'euros.
BONDUELLE
Bonduelle a confirmé l'acquisition du groupe France Champignon auprès du fonds d'investissement Butler Capital Partners. Le spécialiste du champignon de Paris (environ 200 millions d'euros de chiffre d'affaires) deviendra ainsi une filiale à part entière de Bonduelle, basée à Saumur (Maine et Loire). France Champignon emploie 1500 personnes et produit 130 000 tonnes de champignons sous toutes les formes (conserve, surgelé, frais, pasteurisé ou déshydraté) et de toute nature (champignons de Paris et champignons sylvestres) dans 6 usines, dont 5 en France.
BUREAU VERITAS
Bureau Veritas a publié un chiffre d'affaires de 2,648 milliards d'euros en 2009, en hausse de 3,9% par rapport à l'exercice 2008. A taux de change constants, la croissance du groupe s'est établie à 3,7%. Sur le seul quatrième trimestre, la société de services d'évaluation de conformité et de certification a dégagé un chiffre d'affaires de 679,8 millions d'euros, en hausse de 4,8%, soit 2,9% à taux de change constants.
HERMES
Le chiffre d'affaires du groupe Hermès s'est élevé à 1,914 milliards d'euros, en progression de 8,5% à taux de change courants et de 4,1% à taux de change constants. « L'objectif annuel a été dépassé grâce à une activité de ventes au détail soutenue toute l'année », a expliqué le groupe de luxe. En conséquence, Hermès table désormais sur un résultat opérationnel courant 2009, en valeur, qui devrait être en légère progression par rapport à 2008. Il anticipait auparavant un repli de l'ordre de 5% de ce résultat. Le résultat net devrait, lui, être proche de celui atteint l'année dernière.
TELEPERFORMANCE
Teleperformance a publié un chiffre d'affaires de 1,847 milliard d'euros sur son exercice 2009, en hausse de 3,5% à données publiées mais en baisse de 1,1% à devises et périmètres constants. Sur le seul quatrième trimestre, les ventes ont atteint 475,5 millions d'euros contre 519,3 millions sur les trois derniers mois de 2008, soit une baisse de 8,4% à données publiées et de 7,5% à devise et périmètre constants. Le groupe dit avoir enregistré une baisse d'activité sur l'ensemble de son réseau au quatrième trimestre, à l'exception de la zone «Autres».
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle pour le mois de décembre en Allemagne sera publiée à 12h.
Les chiffres du marché de l'emploi (taux de chômage et évolution de l'emploi) pour le mois de janvier aux Etats-Unis seront dévoilés à 14h30.
L'euro cote 1,3721 face au dollar américain vers 8h30.
Hier à Paris
La séance a été sanglante sur les marchés européens. Cette chute des indices a été provoquée par les craintes des investisseurs à propos des finances publiques de l'Espagne et du Portugal. L'indice espagnol Ibex a ainsi reculé de 6%. Si la baisse a été générale, toutes les valeurs du CAC 40 ont fini en baisse, le secteur bancaire a été particulièrement éprouvé. Le mauvais chiffre des demandes d'allocation chômage aux Etats-Unis a aussi pesé sur la tendance. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,75% à 3689,25 points. Le FTSE Eurotop 100 a perdu 2,68% à 2109,12 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a terminé la séance de jeudi en fort recul sur fond de regain d'inquiétude des investisseurs. Les chiffres des inscriptions au chômage, supérieurs aux attentes, ont relancé les doutes du marché sur la santé de l'emploi aux Etats-Unis. Dans le même temps, les investisseurs ont fait face à une inquiétude grandissante concernant la situation financière de certains pays de la zone euro. Jeudi, le Dow Jones a perdu 2,61% à 10 002,18 points et le Nasdaq a reculé de 2,99% à 2 125,43 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.