Nomura a abaissé son objectif de cours de 23 à 22,1 euros et réitéré son opinion Neutre sur Vivendi qui a été reconnu coupable de communication trompeuse entre 2000 et 2002. Le bureau d'études explique que le montant des indemnités pourrait être bien inférieur aux 6,6 milliards d'euros évoqués par les avocats des plaignants. Il est même possible que le verdict soit infirmé, ajoute-t-il. Le broker intègre désormais 1 milliard d'euro d'indemnités dans sa valorisation contre 200 millions d'euros auparavant.
L'analyste précise enfin que l'incertitude entourant le verdict pourrait peser sur la valeur pendant quelque temps.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
Au 30.09.2009 : 19.525 millions d'euros (+9,8% et +8,3% à taux de change constants)
Au 30.06.2009 : 13.178 millions d'euros (+17%)
Au 31.12.2008 : 25.392 millions d'euros (+17,2%)
Résultats
Au 30.09.2009, Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 4.245 millions d'euros (+10,3%); résultat net ajusté (retraité des éléments purement comptables) : 2.112 millions d'euros (+1,6%)
Au 30.06.2009, Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 2,899 milliards d'euros (+12,9 %); résultat net ajusté : 1.467 milliard d'euros (+0,9 %)
Au 31.12.2008, Résultat opérationnel ajusté (EBITA) : 4.953 millions d'euros (+4,9 %); résultat net, part du groupe : 2.603 millions d'euros (-0,8 %).
Stratégie
Elle consiste en trois points :
1 - dégager des moyens pour que Vivendi continue à se développer dans les contenus, les réseaux et l'innovation;
2 - rémunérer les actionnaires en leur distribuant un solide dividende, tout en conservant la notation du groupe;
3 - Trouver des relais de croissance, notamment à travers des acquisitions. A ce titre, Vivendi souhaite accélérer son développement dans les pays émergents.
Evènements financiers
Le groupe a récemment reconfiguré son portefeuille d'activités, de façon à renforcer sa présence dans les télécoms. Il a ainsi cédé sa participation de 20% dans le producteur audiovisuel américain NBC Universal (NBCU), pour 5,8 milliards de dollars (environ 4 milliards d'euros). Ce chiffre est néanmoins inférieur à la valeur enregistrée au bilan pour cet actif.
Une partie du paiement de cette somme est conditionné au rapprochement de NBCU, dont General Electric détient déjà 80% du capital, et de Comcast. Ce dernier est le premier câblo-opérateur américain.
Vivendi a, par contre, pris le contrôle de l'opérateur télécoms et internet brésilien GVT (valorisé 2,8 milliards d'euros). GVT bénéficie d'une forte croissance (+ 40 % d'Excédent Brut d'Exploitation entre 2006 et 2008). Cette opération permet à Vivendi d'être présent en Amérique latine, alors qu'il en était absent jusqu'à présent. Vivendi a également repris 9,9% du capital de Canal+ France à TF1 (pour 744 millions). Il compte racheter les titres détenus par M6 et Lagardère.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Sur les neuf premiers mois, le groupe a publié des résultats supérieurs aux attentes des analystes avec des indicateurs en sensible progression ;
- Vivendi bénéficie de la prépondérance des abonnements dans ses recettes (près de 70%) du fait de ses activités de télécoms (SFR, Maroc Télécom) et de télévision à péage (Canal+). Il bénéficie ainsi de revenus récurrents qui offrent une bonne visibilité et lui permettent de résister à la crise ;
- Sur les neuf premiers mois, SFR, qui représente 47% du chiffre d'affaires total et constitue le plus important contributeur au résultat opérationnel, a été très dynamique dans ses recrutements d'abonnés. Dans la téléphonie mobile, il a mis l'accent sur les forfaits au détriment des cartes prépayées, une activité à faible marge ;
- Les objectifs du groupe ont été confirmés en dépit d'un exercice plus difficile que prévu ;
- Un dividende en hausse est distribué au titre de l'année 2008 : à 1,40 euro par action, contre 1,30 euro au titre de l'exercice 2007. Il offre un rendement intéressant de près de 7%. Ce dividende ne devrait pas baisser à l'avenir. Vivendi souhaite verser au moins 50% de son résultat net au titre de 2009 et des dividendes élevés les années suivantes également;
- Vivendi a une structure financière saine avec un ratio d'endettement net inférieur à 32% fin 2008 ;
- Le cours de l'action présente un potentiel de rebond car les fondamentaux sont bons. Avec un cours qui représente moins de 10 fois les bénéfices attendus, la valorisation demeure attrayante ;
- Le recentrage progressif du groupe devrait permettre une réduction de la décote de holding appliquée à Vivendi.
Faiblesses
- Sur les neuf premiers mois, Universal Music Group pâtit de la baisse de la demande de CD, de la diminution des redevances et du faible programme de sorties d'albums. Il enregistre un recul de son activité (-5,2%) et une diminution de son résultat opérationnel ajusté (-34,1%) ;
- Les positions concurrentielles de SFR sont menacées par l'attribution d'une quatrième licence mobile à Free;
- Le résultat net est amputé de la quote-part des intérêts minoritaires, qui constituent une part croissante du profit du groupe, notamment du fait des intérêts minoritaires d'Activision Blizzard ;
- Le prix payé pour acquérir GVT parait élevé à certains investisseurs par rapport aux fondamentaux de l'entreprise. Même si le potentiel de développement du fournisseur d'accès brésilien est très important, le prix payé par Vivendi le valorise 9 fois son excédent brut d'exploitation estimé en 2010, contre près de 6 fois pour Iliad.
La valeur et son secteur
Principales activités
- Télécoms (SFR+Maroc Télécoms) : 56% du chiffre d'affaires 2008
- Télévision payante (Canal +) : 18%
- Musique (Universal Music) : 18%
- Jeux vidéo : 8%
Le secteur
France Télécom et Vivendi ont été très actifs pendant la crise : le premier a renforcé sa position en Europe et en Egypte, tandis que le second, tenté par les pays émergents, a pris pied au Brésil. Or l'agence de notation Moody's considère que les bilans, pour le moment solides, des opérateurs de télécommunications pourraient être fragilisés pour financer des investissements et des acquisitions, dans le cadre d'un mouvement de concentration favorisé par une concurrence exacerbée. En effet, Moody's estime que, après avoir été restreints à une fourchette de 12% à 15% du chiffre d'affaires en 2009, les investissements de ces acteurs remonteront, à moyen terme. Ces investissements sont nécessaires à des intervenants qui cherchent des relais de croissance dans les pays émergents.
La valeur dans son secteur
Leader mondial de la communication : n