Des problèmes techniques qui ont coûté 1,36 milliards d’euros selon la CGT
La CGT, syndicat majoritaire au sein d’EDF (quatre administrateurs), affirme que « la France n’est techniquement pas condamnée à importer (de l’électricité, ndlr) l’hiver, puisqu’en janvier 2009, lors du pic de consommation de 92 400 MW, la France restait globalement exportatrice. Donc des moyens de production existent » et « certaines décisions d’importations reposent sur des choix financiers et non sur des contraintes techniques ».
Autre révélation du syndicat : « Les choix politiques arbitraires qui ont conduit les différents échelons de la hiérarchie d’EDF à réduire ses coûts » ont entraîné une disponibilité réduite du parc nucléaire (moins de 80 % en 2008, 78 % en 2009). Et des problèmes techniques inhérents ont engendré une perte de 1,36 milliard d’euros pour EDF en 2009, alors que les grèves n’ont coûté que 80 millions d’euros. Résultat : la CGT réclame une reconstitution du « tissu industriel mis à mal par 15 ans de moratoire ».
Le retard de deux ans sur le chantier de l’EPR de Flamanville confirmé
La presse déclarait cette semaine que les travaux sur le réacteur de troisième génération, à Flamanville, avait pris deux ans de retard par rapport à la date prévue (2012). Et qu’ils allaient coûter non plus 3,3 milliard d’euros, mais 5 milliard.
Les doutes sont confirmés : « On sait qu’il y a deux ans de retard car on constate une dérive importante des plannings », a indiqué Marie-Claire Cailletaud, responsable du pôle économique de la fédération Mines-Energie (CGT). Et d’ajouter : « Le chantier avance à marche forcée pour essayer de tenir les délais. Ils essaient de pousser les équipes à bout ».
L’occasion, une fois de plus, pour le Réseau Sortir du Nucléaire de demander l’arrêt du programme EPR, « un véritable désastre industriel et financier ».
EDF VS Areva : Matignon donne deux semaines pour régler le différend
EDF accuse Areva d’avoir interrompu l’approvisionnement en uranium sur les 58 réacteurs que compte la France. Le groupe d’Anne Lauvergeon répondant que seuls le transport et le traitement des déchets nucléaires avaient été suspendus en raison de l’expiration du contrat, fin 2009, entre les deux groupes.
Reçus à Matignon le 20 janvier, ces derniers se sont vus fixer par François Fillon un délai de deux semaines pour trouver une solution. Ils « sont également convenus de préciser les conditions d’application de l’accord-cadre du 19 décembre 2008 fixant les principes de coopération de long terme pour les opérations de traitement-recyclage et la fabrication de combustible retraité ».
Proglio renonce à sa double rémunération, mais la polémique continue
Henri Proglio, le patron d’EDF, a défrayé la chronique cette semaine après les révélations sur le montant de son salaire : cumulant les fonctions de PDG de l’électricien, et de président du conseil d’administration de Veolia, M. Proglio touche annuellement 2,05 millions d’euros (1,6 million d’EDF, et 450 000 euros de Veolia).
Il a finalement annoncé hier (21 janvier) renoncer à sa rémunération de la part de Veolia. Sans pour autant faire taire la polémique : il conserve en effet une double casquette, et son salaire chez EDF reste impressionnant (45 % de plus par rapport à son prédécesseur). L’information du Parisien selon laquelle le PDG pourrait prétendre à une retraite chapeau de 13,1 millions d’euros après 38 années de service auprès de Veolia soulève aussi les critiques.